REFLEXes

Affaire Leclercq : le syndrôme Brunerie…

24 juin 2009 Les radicaux

Quand à l’occasion d’un fait divers dont ils ne sont pas responsables, les identitaires montrent comment ils soignent leur réputation médiatique…Les identitaires nous ont habitué à rechercher l’exposition médiatique par tous les moyens mais il semble que celle-ci ne soit pas forcément toujours la bienvenue lorsqu’elle permet d’apercevoir ces mouvements sous un jour qui ne leur convient pas.

En témoigne un fait divers survenu dans la nuit de samedi à dimanche dernier dans la Sarthe. La bannière Terre & Peuple d’Ile-de-France y organisait en effet son solstice d’été sous la houlette de Laurent Leclercq, militant identitaire sur Dreux. Il semble qu’une altercation ait éclaté entre l’organisateur et de jeunes participants et que Laurent Leclercq, sans doute humilié par l’un d’entre eux, soit parti chercher un couteau de chasse et soit revenu poignarder le fautif qui est mort sur le coup. Cette altercation ne nous surprend guère tant ce type de « fête » supposée identitaire est généralement l’occasion de se défouler pour les participants, qui en profitent pour s’enivrer et communier dans la nostalgie nazie. Le coup de sang de Laurent Leclercq ne vient donc que mener ce type de manifestation à son aboutissement tant le rassemblement de sociopathes peut difficilement donner autre chose.

Plus intéressante est la façon dont les différents milieux identitaires ont entrepris de gérer l’affaire. Laurent Leclercq, sans être une personnalité de premier plan, était en effet un militant actif sur Dreux et présentait un profil assez classique de cadre d’extrême droite. Militant au FN jusqu’à la scission de décembre 1998, il s’était embarqué dans l’aventure du MNR et les avanies du mouvement mégretiste l’avait amené avec 4 autres militants de Dreux à quitter le parti et a transformé leur groupe municipal en groupe indépendant, « Dreux-Identité ». À partir de 2007, Leclercq s’était nettement rapproché du Bloc Identitaire qui l’avait annoncé participant à la Convention de Beaune de novembre 2007 et l’année 2008 avait vu sa participation à des réunions du Bloc, en particulier l’université de rentrée de septembre dans l’Eure qu’il commentait ainsi : « La semaine en Normandie a rassemblé plus de 100 personnes sur trois jours lors de réunions de cohésion et d’ateliers pratiques sur les actions réalisées sur le terrain et à venir. Un grand merci à Jorgi, Dominique, Philippe ainsi qu’aux adhérents de SDF, aux JI…sans oublier Fabrice Robert et Philippe Vardon qui vient d’être condamné à Nice à 50 000 € d’amende pour un tract distribué sur le thème de l’islamisation de notre société, mobilisez vous pour l’aidez financièrement. Dominique Venner et Jean Yves Le Gallou, respectivement historien pour le premier et ancien élu d’île de France pour le second ont animé les débats une longue soirée de veillée cloturée par le Dr Merlin s’en est suivie.. ».
Cette participation faisait suite au soutien que Fabrice Robert lui avait apporté en mars 2008 dans le cadre des élections municipales, sous la forme d’une conférence de presse et d’une tournée des marchés de Dreux, ce qui ne lui avait guère profité puisque la liste de Leclercq n’avait récolté que 355 voix, soit 4,30% des suffrages[1].
Il avait alors attribué ce score décevant aux manœuvres du FN :
« Trahis par les « nôtres »…
Depuis mars 2008, il n’y a plus d’élus « nationaux » sur Dreux et Vernouillet, hélas !
Les tentatives de rapprochement des élus de Dreux Identité Française avec les élus FN de la région centre et anciens conseillers municipaux de Dreux à l’époque de Madame Stirbois se sont soldés par des échecs !

Jacques Dautrême a en effet, à chaque fois torpillé toute tentative de liste commune en relatant auprès des « journaleux » locaux ses « plans » contre les élus identitaires, toujours coupables selon lui d’avoir été au MNR et d’avoir tenus des propos trop virils, voire racistes (sic) contre Gérard Hamel, qui vomissait le FN et Marie France autant que le MNR et les élus Dreux Identité Française, issus des rangs Frontistes et Mégretistes.

Une plainte ayant même été déposée contre Laurent Leclercq, tête de liste identitaire en pleine campagne pour de prétendus appels anonymes alors que Dautrême venait d’être exclu du FN, ne se faisant pas que des amis dans son propre camp !

Aujourd’hui, cet individu pense se « recaser » en reniant complètement son parcours politique, parlant d’adhérer à l’UNICEF, qui l’a rejeté entre temps, à cause de son passé frontiste ou de mener le combat contre Dieudonné qui selon lui, a trop touché (70 000 €) de Le Pen, ce qui a fait renoncer Dautrême à reverser une partie de ses revenus de conseiller régional au Front, pour essayer de rejoindre Carl Lang prochainement… grand bien lui fasse, on verra la réaction de l’interessé !

Il y a quelques années, des journaleux vérolés, prédisaient à la télévision que le FN s’autodétruirait tôt ou tard, grâce à des individus tout aussi pourris que « l’élu médiocre » qu’il est à la Région Centre, dixit ses colistiers, et atteints du sida mental qu’injecte le système, y compris aux nôtres, nos ennemis ont de beaux jours devant eux et nombreux seront ceux parmi nous que nous laisserons sur le bord de la route… préférant trahir, qui pour se nourrir, qui par vengeance comme à Orange ou tout simplement las mais ce n’est pas un argument, de nos échecs électoraux depuis trente ans… à bon entendeur…

« Laurent Leclercq ancien conseiller municipal de Dreux »

Parallèlement Leclercq s’était investi dans la mise sur pied de la Nouvelle Droite Populaire (NDP) lancée par Roland Hélie et Robert Spieler en juin 2008 à partir de la revue Synthèse Nationale.

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Laurent et Arnaud Raffard de Brienne

Il semble d’ailleurs que Leclercq ait opté pour cette structure plutôt que pour le Bloc puisqu’il participait il y a encore une semaine au conseil national de la NDP à Paris. Or ce n’est un secret pour personne que le Bloc Identitaire n’est pas foncièrement en bons termes avec la NDP considérée comme un ramassis de nostalgiques et de « loosers », tous justes bons à déconsidérer l’étiquette « identitaire ». L’engagement – ancien – à Terre & Peuple venait compléter le tableau, Pierre Vial étant par ailleurs en bons termes avec les responsables de la NDP.

Malgré cet engagement somme toute non négligeable, il est devenu impossible depuis aujourd’hui de trouver la moindre allusion aux relations que pouvaient entretenir le Bloc Identitaire ou la NDP avec Leclercq puisque ces deux mouvements ont effacé toute trace de ces contacts sur leurs sites Internet respectifs. Sans doute très embêtés de voir leurs noms associés à celui d’un meurtrier, les dirigeants de ces structures politiques ont donc utilisé une pratique que Georges Orwell décrivait dans 1984 et qu’il attribuait à Big Brother à partir de l’expérience soviétique : l’effacement et la modification des archives…
Ce qui n’est qu’un fait divers aura donc permis de constater que les identitaires dans leur très grande variété se retrouvent au moins sur un point : leur désir incommensurable de respectabilité. Le syndrome Brunerie a donc encore frappé…

  1. Cette liste avait d’ailleurs fait l’objet d’une polémique, certains colistiers de Leclercq dénonçant leur présence sur la liste et l’accusant de les avoir abusé. Nous ne savons pas si le versant judiciaire de cette polémique avait abouti à une condamnation ou si les plaintes avaient été classées.[]
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