REFLEXes

Portrait Emmanuel Ratier – Printemps 2002

Avertissement : cet article est extrait d’un pastiche du bulletin d’Emmanuel Ratier que REFLEXes a publié à l’automne 2001 puis au printemps 2002 comme supplément au magazine. En tant que pastiche, cet article met bien sûr un point d’honneur à copier certains travers de l’original. Toutes les informations ne sont peut-être pas complétement exactes mais notre bonne fois ne peut être prise en défaut. Sa présentation ne peut hélas être conforme à celle du support papier.

Illustration vivante de la «grenouille qui voulait se faire plus grosse que le boeuf», Emmanuel Ratier aligne les déjections écrites depuis des années. Ses travaux offrent la particularité de s’appuyer à la fois sur ses relations passées et sur ses très bons contacts avec des représentants du ministère de l’Intérieur mais également sur un gros travail de documentation qui fait de lui l’héritier proclamé de l’antisémite Henri Coston, témoin à son mariage et décédé en août dernier.

L’itinéraire politique d’Emmanuel Ratier, né le 29 septembre 1957 à Avignon (Vaucluse), commence à Rouen en 1973 au sein du mouvement nationaliste et en particulier du Front de la Jeunesse pour lequel il assume à partir de 1976 la direction du périodique Balder. Selon le nazi pro-irakien Michel Faci, né à Paris le 13 avril 1956, ce fils d’un architecte et d’une ingénieur chimiste aurait été tenté dans les années 1976-1977 par les Groupes Nationalistes Révolutionnaires, dont M. Faci était lui-même un membre actif, mais serait resté attaché au FJ. Le Front de la Jeunesse est alors l’organisation de jeunesse du Parti des Forces Nouvelles (PFN), concurrent direct du Front National de Jean-Marie Le Pen, né le 28 juin 1928 à la Trinité-sur-Mer. On trouve au sein du PFN quelques solides pointures militantes comme Roland Gaucher, à l’époque membre du bureau politique du parti. Roland Gaucher, né le 13 avril 1919, intégrera par la suite le FN en 1979 et dirigera National Hebdo à partir de 1984 avant de quitter la direction de cet hebdomadaire puis le parti de Jean-Marie Le Pen par désaccord politique profond. Auteur de deux tomes sur l’histoire des nationalistes en France depuis 1945 extrêmement instructifs et remplis d’anecdotes – on y apprend par exemple que Carl Lang, né le 20 septembre 1957, remplaçant de Bruno Mégret à la tête de la délégation générale du FN s’est marié suivant un rite païen – il multiplie les articles critiques contre la ligne politique suivie par Jean-Marie Le Pen et s’est particulièrement rapproché de l’équipe du journal Militant et des nationalistes-révolutionnaires d’Unité radicale. On retrouve ainsi sa signature sur le ste Internet d’UR ainsi que dans Résistance ! au côté de Christian Bouchet, né en 1955. Il est également très proche de Philippe Randa, avec lequel il a commis un ouvrage sur les «antisémites de gauche» et on peut souvent le voir à la librairie parisienne La Licorne bleue (3 bis, rue Jules Vallès 75011 Paris). Celle-ci est gérée par Thierry Dreschmann, né le 21 février 1963, ancien animateur de la Librairie et de l’Æncre, avant que celle-ci ne dépose son bilan et ne se fasse racheter par Gilles Sereau, né à Paris le 27 février 1939, gérant de la boîte de sécurité Ambassy et Gilles Soulas, né le 03 septembre 1955, membre du conseil national du FN-MN, dont une partie des revenus est tirée de l’exploitation de minitels roses.

Rouen offre alors un terrain politique de choix pour ces militants nationalistes qui multiplient les initiatives : ouverture d’un local rue Saint-André en novembre 1977, meetings variés, participation aux élections universitaires, agressions violentes… C’est d’ailleurs celles-ci qui donnèrent sa véritable réputation au Front de la Jeunesse, ses membres s’avérant être parfois de véritables incapables. Ce fut le cas d’Arnaud Péritel et Jean-François Hess, dont les apparitions ponctuèrent les années scolaires et universitaires 1974, 1975 et 1976. Le fait d’armes de J.-F. Hess fut de se faire attraper à la Faculté de Lettres en mai 1976 avec un cahier recensant l’ensemble des militants nationalistes rouennais ainsi que son point de vue porté sur chacun d’entre eux.
Mais la principale originalité du Front de la Jeunesse rouennais fut de lancer le mensuel Balder, du nom du dieu scandinave de la Jeunesse et du Renouveau. Dirigé et administré par E. Ratier qui habitait alors rue Étoupée à Rouen, ce journal compta 17 numéros de 1976 à 1979 et fut repris en cours de route par le cercle PAIEN (Pour une Association d’Informations et d’Études Normandes). E. Ratier est d’ailleurs à l’époque très proche du GRECE (Groupement de Recherches et d’Études pour la Civilisation Européenne) et ne manque pas une occasion d’assurer une large publicité aux ouvrages édités par la Nouvelle Droite dont A. de Benoist, né le 11 décembre 1943 à Saint-Symphorien (Indre-et-Loire), est le principal représentant. Balder était alors clairement engagé dans une perspective nationaliste, anticommuniste et paienne, celle-ci se traduisant par l’organisation de fêtes du solstice dans la propriété des parents d’E. Ratier qui étaient l’occasion de s’entraîner physiquement. Destiné à la jeunesse, le périodique mêlait brèves politiques, articles et BD ou dessins. Ceux-ci n’hésitaient pas à brocarder le chef du concurrent direct du PFN : Jean-Marie Le Pen.

E. Ratier quitte Rouen pour Paris à la rentrée universitaire de 1980 avec une licence obtenue à l’université de Normandie et intègre l’Institut d’Études Politiques de Paris pour deux ans jusqu’en 1982. Il rejoint l’Union des Étudiants de Droite dont il devient l’un des représentants au conseil d’administration de l’IEP et dote cette structure militante d’un périodique, Réplique, qui compta au moins 26 numéros sous son égide en tant que rédacteur en chef. Fabriqué de façon très artisanale, ce journal était tapé à la machine, photocopié, réduit et mis en page par E. Ratier, emporté par train à Rouen et dupliqué gratuitement chez ses parents. Les cibles privilégiées de Réplique étaient les syndicats de gauche, UNEF et PSA (Pour un Syndicalisme Autogestionnaire), mais également les regroupements libéraux, tel le Collectif des Étudiants Libéraux de France, ou gaullistes, Union Des Étudiants Gaullistes. Cela n’empêche pas Emmanuel Ratier d’être suppléant d’André Danet, chirurgien-dentiste, conseiller général de Seine-Maritime, classé républicain indépendant et candidat UDF aux élections législatives de juin 1981. Cela lui permet d’apparaître dans le journal Paris-Normandie et d’être présenté comme «un jeune journaliste plein de dynamisme prêt à en découdre avec la gauche». Ce choix n’est pas anodin : André Danet avait en effet un fils bien connu d’Emmanuel Ratier puisqu’Olivier Danet, avant de devenir mercenaire au Liban et en Rhodésie, de faire un séjour en prison et d’être recherché par la justice italienne à propos de l’attentat fasciste de Bologne qui fit 89 morts, militait avec le Front de la Jeunesse et s’était en particulier fait remarquer lors d’une attaque contre des militants d’extrême gauche rue du Gros-Horloge à Rouen en mars 1976. Mais il fréquente également d’autres personnages à l’UED de Sciences-Po, que ce soit Patrice Henry Duchene, titulaire d’un DESS «Études de marché et d’opinion», ancien associé du journal mégretiste Le Français et ancien membre du CSA, Yves Boverro, ancien directeur de cabinet de Bruno Mégret à Vitrolles, Antoine Gabizon, également membre du GUD, Jean-Baptiste Bobin, directeur de cabinet du préfet en région PACA ou Frédéric Sauvegrain, cadre du FN. E. Ratier se fait d’ailleurs remarquer avec tout ce petit monde lors de la violente bagarre qui oppose en janvier 1982 des militants de l’UED et du GUD à des militants de gauche, affrontement au cours duquel est blessé Gauthier Guillet, adjoint à l’urbanisme de B. Mégret à Vitrolles. Cela ne fut d’ailleurs pas concluant pour E. Ratier qui choisit sans doute à ce moment là de troquer la barre de fer contre le stylo, ce qui présente évidemment moins de risques physiques…

Complétant sa formation en sciences politiques par une formation de journaliste au CFJ en 1982, il place quelques papiers au Figaro-magazine qui sort à peine de l’influence de la Nouvelle Droite, entre en 1983 au service société de Valeurs actuelles puis à Magazine-Hebdo. Cela lui laisse le temps de travailler à l’Anti Defamation League of B’nai B’rith, organisation juive américaine installée à l’époque rue de Rennes et dirigée par Shimon Samuels, actuel responsable européen du Centre Simon Wiesenthal. Ne reculant devant aucun procédé pour gagner sa vie, il se fait embaucher comme consultant pour écrire une étude sur l’extrême gauche mais est rapidement identifié et licencié. Il finit par rejoindre Minute en 1984. Il s’occupe du secteur Grandes enquêtes & documents et devient le rédacteur en chef de la lettre hebdomadaire confidentielle La Lettre bleue de 1986 à 1987. Représentant FO, il se retrouve en conflit avec la rédaction lors de la tentative de rachat de Minute en juillet 1986 par Yves de Montenay, industriel millionnaire, membre du Club de l’Horloge et proche des ultra-libéraux du Parti républicain. Soutenue par E. Ratier, cette candidature se verra opposer un net refus des journalistes de Minute, dont une partie ira créer Le Choc du Mois. Participant à quelques numéros du Spectacle du Monde, du Crapouillot, propriété de Roland Gaucher à cette époque et des Dossiers de National-Hebdo, il finit par rejoindre le groupe de presse des époux Lefebvre, éditeurs de Magazine-Hebdo, qui comprend des titres aussi divers que l’Officiel protection-sécurité, dont il devient directeur de la rédaction avec Serge Ferrand comme rédacteur en chef, ou La Tribune parlementaire. Alain Lefebvre, né le 1° avril 1947 dans le XVI° arrt. de Paris fut militant de la Fédération des Étudiants Nationalistes avant d’entrer au GRECE et de s’intéresser à l’univers de la publicité en collaboration avec le journaliste Christian Blachas, animateur de l’émission Culture-Pub. De 1989 à 1996, E. Ratier est avec Jean-Claude Valla le principal rédacteur de La Lettre de Magazine-Hebdo, lettre confidentielle qui apparaît comme l’ébauche de celle qu’il lance en 1996 avec l’aide de F. Brigneau, Faits & Documents, qui traite de la vie politique, des parutions périodiques et de l’influence supposée des franc-maçons. C’est d’ailleur un domaine qu’il connaît bien puisqu’il a été initié à la loge La Nef de Saint Jean de la Grande Loge Nationale Française, à la Garenne-Colombes. Il apparaît ainsi en 1989 comme membre du bureau de la loge, qui a été dissoute par la suite par la GLNF.

Parallèlement à cette activité de journaliste de presse, E. Ratier édite de multiples ouvrages antimaçonniques, «antisionnistes» ou plus récemment anti-antifascistes. Bien implantés au sein de la mouvance nationaliste, ses ouvrages et sa lettre confidentielle jouissent d’un soutien qui ne s’est jamais démenti, en particulier de la part du Front National dont le journal Français d’abord ! lui achetait régulièrement des informations. C’est d’ailleurs sous la plume élogieuse de Damien Barillet, né en 1968, rédacteur en chef et lieutenant de Bruno Mégret qu’a été annoncée en décembre 1996 la publication de Faits & Documents.
E. Ratier est néanmoins bien placé pour s’assurer une véritable autopromotion au sein du mouvement national puisqu’il jouit d’une véritable tribune régulière à National-Hebdo sous la signature de Gabriel Lindon. Par le passé, E. Ratier a pu malgré tout s’attirer de solides inimitiés par un comportement étrangement opportuniste pour un véritable militant de la cause nationale. C’est ainsi que la publication en novembre 1996 par WOTAN, journal des Charlemagne Hammer Skins, d’une lettre qui lui était attribuée provoqua sa fureur et une plainte pour diffamation de sa part : «Chers amis de Wotan, je tiens à vous remercier pour votre sympathique envoi. Je suis très enthousiaste de constater que votre combat contre le sous-homme Juif est en bonne voie. WOTAN est un venin redoutable et nos amis sémites ne devraient pas tarder à entreprendre certaines mesures pour limiter les dégâts à son encontre mais tenez bon ! J’ai été très peiné de savoir que WOTAN avait été retiré de la vente à l’Æncre suite à la répression de la Juiverie française. J’espère que vous continuerez plus que jamais la lutte contre tous ceux qui se mettent sur votre chemin, et ce, quels qu’ils soient. M.A.J. ! » Accusant les CHS dans National-Hebdo d’être des faussaires, E. Ratier n’avait en fait pas du tout apprécié que ces derniers publient auparavant sa lettre de demande de service de presse que ponctuaient des amitiés sans ambiguité. En retour, WOTAN accusa à son tour E. Ratier d’être à l’origine du refus de dépôt-vente de la revue par l’Æncre, refus dont le motif officiel était une saisie du journal par la police. Les principaux actionnaires de l’Æncre étaient à cette époque Thierry Dreschmann et Philippe Randa, dont l’amitié pour l’écrivain nationaliste anti-skinheads Jean-Paul Bourre ne s’est jamais démentie. Les CHS portaient alors ce jugement sur E. Ratier : «Qui est Ratier ? Rien, si ce n’est un «pseudo-universitaire», un «historien» à deux sous qui se prend pour le David Irving français, un affabulateur mythomane [...] dont l’intérêt est de rester un individu respectable, histoire de fourguer ses bouquins de merde aux bibliothèques des mairies FN. Il est intéressant de remarquer comment un «antijuif» tel que M. Ratier va se plaindre auprès d’un agent de ZOG.»
Et de conclure : «L’ensemble des CHS lance un appel national à tous nos lecteurs afin d’obtenir l’adresse personnelle de M. Emmanuel Ratier afin qu’il lui soit donné l’occasion de nous démontrer en personne et au plus vite si le gratte-papier scribouillard de merde qu’il est a autant de courage en actes qu’en paroles…» Les CHS ne semblent pas avoir su à l’époque que les deux adresses officielles d’E. Ratier sont situées rue Creuvier à Rouen et rue de Maubeuge dans le neuvième arrt. de Paris, cette dernière étant au nom de Véronique Malandain, mais qu’il est également courant de le rencontrer dans le quartier de la rue Daguerre dans le XIV° arrt.. L’arrestation début 1997 des principaux animateurs de ce réseau néo-nazi, en particulier le Marseillais réfugié à Londres Hervé Guttuso, n’a pu que réjouir E. Ratier.

De fait, sa principale limite semble être son ambition démesurée, alimentée par un ego surdimensionné. Cela se traduit par des lettres d’autopromotion dithyrambiques qui alignent les petites phrases à la gloire de ce «grand journaliste indépendant» : lettre de remerciement et félicitations de Jean-Marie Le Pen, louanges de F. Brigneau, Réfléchir & Agir ou Haute Protection, revue du «capitaine» Paul Barril. Cette ambition le pousse également à produire des livres dont il sait parfaitement qu’ils en feront un auteur incontournable au sein du courant nationaliste, même si son travail n’est souvent qu’un réchauffement de la soupe élaborée par le défunt Yann Moncomble. Mais E. Ratier rêve également d’une véritable reconnaissance par ses ennemis, ce qui explique ses sempiternelles jérémiades sur le pillage dont il serait victime, les «attaques» dont il serait la cible ou les très nombreuses informations sur les mouvements nationalistes contenues dans Faits & Documents. E. Ratier n’a jamais hésité à sacrifier les siens pour son propre intérêt particulier. Cela le pousse d’ailleurs à être prudent plutôt que téméraire et à racheter à l’agence Sygma tous les clichés pris lors de l’université d’été 1998 du FN sur lesquels on pouvait ne serait-ce que l’apercevoir. Pour autant, il sait ménager son milieu et il a fait preuve de la plus haute circonspection dans la crise qui a secoué le mouvement national fin 1998. Lié aux «putchistes» menés par Bruno Mégret, comme par exemple Jean-Claude Bardet qui était un invité particulier à son mariage et n’a jamais caché son mépris pour Le Pen qu’il considère depuis longtemps comme dépassé, il a dans un premier temps accusé le coup. Désaffection du public, baisse des réabonnements, querelle avec Le Pen lors d’un banquet des directeurs de presse nationalistes, suppression de sa rubrique dans National-Hebdo… 1999 a été indéniablement une année difficile. Mais Ratier a réussi à rétablir la barque et a retrouver une situation comparable à l’avant-scission. On a pu le voir aux BBR 2000 et 2001 et il a repris sa rubrique de National-Hebdo sous le pseudonyme de Michel Limier. Signe de ce rapprochement avec les lepénistes, il est intervenu lors du dernier conseil scientifique du FN début décembre. Il a par ailleurs resserré les rangs avec les autres directeurs de presse en lançant l’année dernière avec Jean-Claude Varanne (National-Hebdo), Serge de Beketch (Libre Journal de la France Courtoise), Camille Galic (Rivarol) et Claude Giraud (Monde & Vie) un appel au gouvernement pour que celui-ci revienne sur sa décision d’accorder une subvention de 15 millions de frs à l’Humanité ainsi que sur la suppression de l’aide de 700000 frs à Présent décidée en 1997 par Jack Lang. Il a par ailleurs eu le plaisir de voir ses ouvrages sortir de la sphère européenne grâce à l’édition en langue arabe de deux ouvrages consacrés aux organisations juives (Betar et B’nai B’rith). Il le doit à la petite maison d’édition Dar Tlass, propriété du très antisémite général syrien Mustapha Tlass, ministre de la Défense de son pays et vieux contact des néo-fascistes français (cf REFLEXes n°51). Par ailleurs, la mort récente d’Henri Coston fait de lui à présent le seul archiviste de la droite nationaliste ce qui devrait bien arranger ses affaires, même si les archives en tant que telles lui ont échappé.

Signe que cet homme est éclectique, on a pu le voir cet été au Pakistan visiter les Kalash, petit peuple d’origine indoeuropéenne persécuté par le gouvernement pakistanais ou cet automne faire l’indien sous un tipi du côté de Pontoise tout en gardant un oeil sur le groupe informel de rencontres qu’il a mis sur pied le dernier lundi de chaque mois… Mais lorsqu’on est franc-maçon et que l’on a travaillé pour l’ADL, on sait tout faire…

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