REFLEXes

Rébellion

8 décembre 2008 Oubliés mais pas pardonnés

Rebellionlogo1-2-60332Rébellion est un bimestriel qui se définit comme «d’orientation socialiste révolutionnaire» et que l’on peut schématiquement qualifier comme étant la dernière vitrine du courant national-bolchevick en France. Sa rédaction est basée à Toulouse et en région Midi-Pyrénées, organisée en particulier autour de Richard Bessières, Olivier Gnutti et Alexandre Faria. Ce collectif est issu de la section toulousaine d’Unité Radicale qui affirmait des positions très socialistes, en particulier sous l’influence de Richard Deu, alias Yves Besagne, militant d’UR tout en étant membre du Conseil National du MNR à partir de juin 2001 et Secrétaire Départemental de ce parti en Haute-Garonne. Le groupe de base d’UR s’appelait d’ailleurs groupe Ramiro Ledesma Ramos, du nom du militant national-syndicaliste espagnol des années 1930. D’orientation nationale-bolchevique, Deu décida de rompre avec UR après l’attentat du 14 juillet 2002 et les prises de position de Fabrice Robert et Guillaume Luyt. Proche de Christian Bouchet, il participa au Réseau radical et à Résistance tout en restant en contact avec les Identitaires. L’équipe de Rébellion sera rejointe par quelques jeunes issus de la mouvance identitaire après que ceux-ci se soient fait bousculer par les Roudier. Lors du solstice d’été de 2005 en pays cathare, ils avaient en effet osé critiquer la ligne politique des JI, jugeant que celle-ci s’éloignait trop des positions NR, ce en quoi ils n’avaient évidemment pas tort… Rebellionlogo2-c672aLes rédacteurs de Rébellion se présentent donc comme des Socialistes Révolutionnaire Européens, revendiquant l’héritage politique de Proudhon, Blanqui, Sorel, de la première Internationale Ouvrière et des premiers syndicalistes-révolutionnaires ainsi que du penseur allemand national-bolchevick Ersnt Niekisch, tête de file de l’un des principaux courants de la révolution conservatrice allemande dans l’Entre-Deux-Guerre . A l’instar de Troisième Voie et d’autres mouvements NR en France dans les années 1980, Rébellion est passé maître dans l’art de se réapproprier symboles et discours d’extrême gauche anti-capitalistes. Ainsi, le dernier exemple en date est la récupération du célèbre « chat noir », symbole des IWW ( Industrial Workers of the World)[1]. affiches-travailleurs-e7ec9Si Rébellion clame bien haut son anticapitalisme, la revue s’affiche totalement opposée à l’Internationalisme et à la libre circulation des personnes, synonyme pour eux d’immigration. Celle-ci n’est pas condamnée au premier chef pour ses conséquences culturelles ou ethniques, en particulier un éventuel métissage, mais pour le laminage social qu’elle induirait, en particulier au niveau des salaires. Quoique la revue rejette officiellement toute sympathie avec le socialisme bureaucratique d’État, un certain nombre d’articles n’auraient pas choqué dans des revues soutenant le socialisme dans un seul pays. Certains articles sans nuance provoqueront d’ailleurs des débats vigoureux dans l’équipe et chez les lecteurs, en particulier celui de Hans Cany sur le Vietnam[2] puis l’Appel de la Coordination de janvier 2001 pour l’unité du mouvement national. La fin d’Unité Radicale en 2002 le verra se réorienter sur la promotion du «national-anarchisme» ou «nationalisme libertaire» qu’il définit dans Rébellion n°6 (mai-juin 2004). Il prend alors la défense du régime communiste vietnamien. Il est également l’animateur du forum WARDANCE et collaborateur occasionel de la revue néo-païenne Message du Groupe Druidique des Gaules)). De par leur positionnement spécifique au sein de la mouvance nationaliste, Rébellion navigue politiquement à vue en ce qui concerne ses alliances. Bien que défendant une ligne politique anti-capitaliste, il n’est pas rare de voir Rébellion participer à des initiatives rassemblant des militants aux positions parfois très éloignées des leurs. C’est notamment le cas avec leur participation aux Universités d’Egalité et Réconciliation d’Alain Soral. anti-otan-b9afeAu sujet du grand écart idéologique auquel ils semblent parfois se soumettre, ils déclarent : « [que la présence à ces réunions de la rédaction de Rébellion] n’implique pas son accord avec les positions de certains intervenants, se situant aux antipodes des nôtres. » Rébellion entretient cependant depuis longtemps des rapports avec Alain Soral, ce qui s’est concrétisé par un premier entretien avec celui-ci dans son numéro 7 de 2004, puis un second, dans le n°25 de juillet-août 2007 sous le titre « Vers un Front National Communiste ? ». Au rayon des rapprochements curieux, on notera la campagne commune avec Valeurs et Actions Républicaines (VAR), groupuscule souverainiste gaulliste fondé en mai 2005 et présidé par Joël Halpern. Actuellement, les activités de la revue se résument à la tentative à la fois de structurer son lectorat via les Cercles Rébellion et une campagne de soutien au PNB Russe[3] et de s’immiscer dans la campagne anti-OTAN en France. La présence de militants sur le terrain demeure cependant plus que discrète. soutien-pnb-b6930 front-national-communiste-5496c e_r-rebellion-308b6

  1. Rébellion n°32, septembre-octobre 2008.[]
  2. Ancien militant de la Jeunesse Communiste passé à l’Alliance Ouvrière Anarchiste (1990-1994). Ce petit groupe anarchiste individualiste affichait un soutien très clair au courant négationniste et à Robert Faurisson au nom de l’athéisme, l’extermination des juifs d’Europe étant assimilée à une nouvelle religion. Par la suite H. Cany rejoindra la mouvance NR et écologiste radicale en 1994, Nouvelle Résistance défendant alors une politique de «front uni contre le système». Il restera proche d’Unité Radicale en signant en 1997 le Manifeste des 31 pour exiger l’unité des nationalistes-révolutionnaires ((«Jeune Résistance» n°6, mai 1997[]
  3. Mouvement d’extrême droite créé en 1994 à Moscou dont les deux grandes figures sont Edouard Limonov et Alexandre Douguine (en contact avec la Nouvelle Droite et les milieux NR français). Le parti a été interdit officiellement en 1995. Pour plus d’information sur le PNB, consulter Antifascistes en Russie aujourd’hui, édition No Pasaran 2008.[]
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