REFLEXes

Portrait : Bruno Mégret

15 janvier 2003 Les institutionnels

Né le 4 avril 1949 dans le XVIe arrondissement de Paris, le petit Bruno grandit au sein d’une famille centriste, dont le père est conseiller d’État. Élève au lycée Louis-le-Grand en 1968, il enchaîne avec l’École polytechnique puis Ponts-et-Chaussées, et enfin des études scientifiques à Berkeley en Californie.

Mégret s’engage rapidement en politique, précisément au RPR. Apparatchik par nature, il grimpe rapidement dans l’appareil et rentre en 1979 au comité central (chargé des argumentaires politiques), en particulier avec l’appui de Charles Pasqua. Il y reste jusqu’en 1982. Il mène parallèlement une carrière dans la haute administration, étant successivement chargé de mission au Commissariat au Plan puis à la DDE de l’Essonne avant de devenir conseiller technique au ministère de la Coopération jusqu’en 1981. Cependant, sur le plan idéologique, c’est au Club de l’Horloge qu’il trouve son bonheur dès 1974, et en devient l’administrateur jusqu’en 1981. Il y rencontre Yvan Blot et Jean-Yves Le Gallou, qu’il retrouvera plus tard au Front national.

La victoire des socialistes en mai 1981 est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. La rupture avec le RPR est totale, et Mégret ne voit aucun autre parti capable de l’accueillir (il faut dire que le FN est encore insignifiant). C’est pourquoi, au début de l’année 1982, il crée avec un ancien de l’Algérie française et du GRECE, Jean-Claude Bardet, les Comités d’Action Républicaine (CAR), sorte de clubs qui se donnent pour objectif de «mener des campagnes permanentes d’opposition pour préparer le retour d’un gouvernement non marxiste». Il en est le président de 1982 à 1988. Mais là encore, l’ambitieux Mégret trouve la structure insuffisante, et en 1985 il rejoint le FN. Il joue ainsi un rôle de figure symbolique de la volonté de rassemblement de la droite affichée par le FN en 1986 lors des élections législatives. En deux ans, il se retrouve directeur de la campagne présidentielle de Le Pen (il le sera à nouveau en 1995) ; un an après, il est nommé délégué général par Le Pen (le poste est créé pour l’occasion). On le voit, c’est son allégeance passée à Le Pen qui permet au moment de la scission à Mégret de considérer comme sien un parti dont il a contribué à structurer non seulement l’organisation mais aussi l’idéologie. Car c’est surtout au niveau du discours et de la propagande que Mégret s’est imposé, en particulier grâce à son Institut de Formation Nationale (IFN), véritable école des cadres FN, qui sont peu à peu devenus des cadres mégrétistes. La scission et le piège que constituait la campagne des «TSM» (Tout Sauf Mégret) relativise malgré tout les qualités tactiques qui pouvait lui être attribuées.

Parallèlement, dès 1987, il commence son travail d’implantation locale à Gardanne dans les Bouches du Rhône (il conduit la liste FN aux élections régionales de 1990 dans cette région).

Après avoir manqué de peu l’élection aux législatives de 1993, jouant décidément de malchance, il rate également de justesse l’élection municipale de juin 1995 à Vitrolles (43 % des voix). Un an et demi plus tard, à l’issue d’une véritable guerre électorale, il y fait élire sa femme Catherine (52,27% des voix) : la ville devient alors une vitrine de ce qu’il est capable de faire, à savoir le pire… Depuis il a tenté de s’implanter dans les Bouches-du-Rhône au niveau législatif en 1997, ce qui a de nouveau échoué. 2002 sera-t-il la bonne ?

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