Le journalisme de caniveau n’est pas mort, Le Point le représente encore ! Dans un récent article[1], l’hebdomadaire dévoile une fois de plus sa conception de l’information et la qualité inégalable de ses collaborateurs, en l’occurrence le dénommé Ugo Rankl. Intitulé « Extrémisme, le retour des « rouge-brun » », l’article de 273 mots essaie de nous faire croire une fois de plus au grand complot des extrêmes, antisémites il va de soi. De quoi sagit-il ? Un lecteur non averti serait bien incapable de le dire tant l’article est brouillon et incompréhensible, visiblement dicté par des gens « bien informés » au pauvre scribouillard Rankl qui n’y comprend goutte. Celui-ci s’appuie sur le supposé passé d’extrême gauche d’Hervé Lalin, principal organisateur de l’agression du père Berger à la Basilique Saint-Denis le 15 septembre pour mettre en pleine lumière la « convergence entre l’ultragauche anarchiste et les éléments durs d’Unité Radicale ». Las ! Rankl se prend les neurones dans le tapis et accumule les erreurs, grosses comme son ignorance crasse. Ainsi, comme preuve à charge de ce qu’il avance, Hervé Lalin, né en 1972, aurait fait partie de l’ORA (Organisation Révolutionnaire Anarchiste). Ce qui signifie concrètement que Lalin aurait milité avant l’âge de… quatre ans ! ! ! Car l’ORA s’est dissoute en 1976 pour donner naissance à l’UTCL et l’OCL. Mais encore plus fort, le (tout petit !) militant Lalin en aurait été exclu par Tatiana Lefebvre, un temps responsable francilienne d’Unité Radicale (et rebaptisée par Rankl Andrée Lefèvre !). Là encore, n’y connaissant rien, Rankl ignore que si Tatiana Lefebvre vient bien des milieux anarchistes, ce sont des milieux individualistes et non communistes libertaires comme l’était l’ORA. Tatiana Lefebvre était en effet secrétaire de Maurice Laisant[2], vieil anar individualiste ami de Lecoin, mort au début des années 1980. En tout état de cause elle n’a donc absolument pas pu exclure le dénommé Lalin. Et rien n’indique qu’elle ait rejoint le courant nationaliste-révolutionnaire par « haine d’Israël ». Mais Rankl n’en a cure : il continue sur sa lancée en évoquant l’arrestation en septembre dernier d’un petit groupe de cinq personnes, issues du MNR et de l’ex-GUD Paris, pour des provocations écrites dans le livre d’or du Struthof, puis le suicide de Nicolas De Clippel, petit jeune de 16 ans vaguement impliqué dans l’affaire de la Basilique de Saint-Denis, présenté par Rankl comme militant d’UR alors qu’il était au FNJ. Tout ça pour en arriver où ? Élémentaire mon cher Watson : au fait que « l’antisionisme commun à l’ultradroite et à l’extrême gauche entraîne une réactivation de la tendance « rouge-brun » ». La belle affaire ! Ne sachant plus quoi faire pour casser le soutien au combat palestinien, combat largement soutenu par l’extrême gauche, les milieux pro israeliens – et Le Point en fait partie – tentent de le discréditer en l’associant à la mouvance nationaliste et antisémite par le biais de deux baltringues de ce courant. La ficelle est un peu grosse ! Alors suis notre conseil Rankl : quand on ne connaît pas, on n’écrit pas ! Et évite consciencieusement les endroits où on pourrait se rencontrer car le libertaire énervé a une patience limitée…
La remarque vaut pour ce pauvre Daeninckx (on ne trouve plus de qualificatif assez fort le concernant) qui dans un récent article de son site/revue amnistia reprend sans sourciller les stupides allégations du Point, trop content d’avoir un os à ronger, et en profite pour ressortir les sempiternelles calomnies concernant des milieux qui nous sont très proches. Il en profite également pour rappeler « l’insupportable agression » dont il aurait été victime lors du salon du livre policier à Bastille en juin 2001, en fait simple demande d’explication à laquelle nous nous honorons d’avoir participé. Le tout pour évidemment lancer un vibrant et larmoyant appel à la « solidarité financière » des lecteurs pour soutenir cette revue virtuelle confrontée à tant d’ennemis. Pitoyable.
- Le Point du 18 octobre 2002, page 48. Une copie peut être envoyée à tout lecteur ou lectrice qui en ferait la demande.[↩]
- C’est en tout cas ce qu’elle a raconté sur elle-même lors de la conférence organisée à Paris par UR avec Horst Mahler au printemps dernier.[↩]
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