Posté le lundi 22 janvier 2007
Samedi 20 janvier se tenait à Paris le meeting de Philippe de Villiers à la Mutualité. La salle était pleine à craquer, le MPF ayant réussi à faire le plein en mettant à disposition des cars gratuits pour venir assister au lancement de la campagne présidentielle de « P2V ». Eh oui car désormais il ne faut plus parler de Philippe De Villiers mais de P2V. Il n’y a pas que sur le nom du Vicomte qu’un vent de modernité avait soufflé. Des jeunes du MPF, avec leur t-shirt bleu, blanc et rouge étaient chargés de mettre l’ambiance dans la salle, mais ils n’ont jamais réussi à réveiller la Mutualité. Autre surprise de taille, le meeting a commencé au son du R’n’B, avec un titre de la chanteuse Nadia « Et c’est parti ». La suite fut moins heureuse avec des remixes dance de musique classique, d’autant que le son assez faible dans la salle faisait plus penser à des enceintes de twingo poussées à fond qu’à une sono de candidat à la présidentielle. On a pu noter que Jacques Bompard semblait absent de ce meeting, puisqu’il n’était assis ni dans la salle, ni avec les élus MPF sur scène. Sans doute que son passé d’ancien cadre du FN, ainsi que son embarrassant adjoint André-Yves Beck, militant NR membre des Identitaires, auraient fait tâche sur la photo de famille.
Après les discours des seconds couteaux, Guillaume Peltier est monté sur scène. L’actuel n°2 du MPF et ancien du FNJ puis du MNJ a rempli parfaitement son rôle en évoquant immédiatement les thèmes traditionnels de l’extrême droite (insécurité, immigration sauvage …). Emporté dans son élan, il se mélangeait les pinceaux en prenant l’engagement qu’en France avec Philippe De Villiers il n’y aura plus « … d’ouvriers sans terre et de paysans sans usine » ! Cela promet pour les champs de compétence des ministères…
La vedette de la soirée, P2V, arrivait enfin vers 17h. Très à l’aise, il continua sur la lancée de Peltier, avec un discours anti-social (remise en cause des 35h, suppressions des syndicats actuels), parlant de reconquête de la civilisation occidentale et de défense de l’identité face à la menace islamique. Il martela de nouveau son refus de voir la Turquie entrer en Europe, thème fédérateur s’il en est dans ce courant politique.
Côté public, certains ne semblaient pas apprécier les tentatives de rapprochement de P2V avec la communauté juive en 2006. En effet circulait sous le manteau un petit texte intitulé « Les Présidentielles Françaises, ou le dessous des cartes ». Ce texte entendait démontrer que depuis des centaines d’années il y aurait une compétition entre deux branches de la communauté juive, les Sefarades et les Ashkenazes. Cette lutte pour contrôler le monde serait à l’origine de la puissance de la Franc-Maçonnerie, du Communisme, du nazisme et de l’Islamisme. Tout ça pour arriver en conclusion à une liste d’hommes et de femmes politiques françaises dénoncés comme juifs. Le texte se termine en invitant Le Pen et P2V à faire le ménage en France.
Les paranoïaques antisémites n’étaient pas les seuls éléments folkloriques de l’extrême droite venus se rappeler au bon souvenir de P2V et Guillaume Peltier. Devant la Mutualité on pouvait croiser le FNJ emmené par Rodolphe Husset, les Identitaires avec l’association SDF et les époux Bonnivard, l’ARN (Alliance pour la Résistance Nationale, groupuscule nationaliste et souverainiste), l’association Laissez-les-vivre venu distribuer le tract pour la manif du 21 janvier contre la loi Veil, l’Action Française et l’IFP (Institut de Formation Politique), soit une bonne trentaine de personnes. Cela n’empêcha pas le pauvre service d’ordre du MPF d’être totalement débordé, préférant bloquer les portes pour empêcher le FNJ ou les Identitaires de rentrer et laissant sous la pluie les sympathisants du MPF. Pas amateurs de cochons les militants MPF mais pas trop guerriers non plus… Près à intégrer un gouvernement UMP en mai 2007 finalement !
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