REFLEXes

Blood and Honour en Grande-Bretagne

25 février 2003 International, Les radicaux

Blood and Honour en Grande-Bretagne

La naissance de Blood and Honour remonte à 1979 : cette année-là, le parti néo-nazi anglais National Front (NF), en réaction au développement du mouvement « Rock Against Racism » appela à la création du « Rock Against Communism » (RAC), et gagna à sa cause le groupe-phare de la scène rock néo-nazie de l’époque, Skrewdriver, dont le chanteur était Ian Stuart Donaldson. La collaboration entre le NF et les militants de la scène skinhead néo-nazie anglaise mena en 1984 à la création du White Noise Club (WNC), un réseau rassemblant des groupes, des organisateurs de concerts et des cadres politiques. Le WNC offrait ainsi aux groupes de musique néo-nazie la possibilité de produire des disques de qualité plus professionnelle qu’auparavant et d’organiser des concerts.

Une partie des skinheads néo-nazis militants, s’étant sentis trahis par le NF sur la question financière, décida de prendre ses distances avec ce parti au sein du WNC pour finalement créer Blood and Honour, dont le leader incontesté était Ian Stuart Donaldson. Libéré de toutes contraintes, Blood and Honour devint une organisation politique, sans pour autant exiger de ses membres une appartenance formelle. « La musique est le moyen idéal d’amener la jeunesse au national-socialisme. » : ces paroles de Ian Stuart constituent le credo politique de Blood and Honour, et de fait, cette organisation joua un rôle important dans la diffusion de l’idéologie néo-nazie, s’appropriant la culture skinhead et choisissant la musique comme vecteur principal.

À la fin des années 1980, Blood and Honour finit par devenir populaires dans d’autres pays européens ainsi qu’aux États-Unis. Après la mort de Ian Stuart en 1993 dans un accident de voiture, une lutte pouvoir s’engagea au sein de Blood and Honour, provoquée par le groupe terroriste néo-nazi anglais Combat 18 (C18), qui chercha à prendre le contrôle de Blood and Honour par la violence et la manipulation.
Une fois sous l’influence de C18, Blood and Honour devint de plus un alibi culturel et une source de financement pour l’organisation terroriste néo-nazie, qui par la suite n’hésita pas une seule foi à assassiner aussi bien ses adversaires que ses concurrents du très lucratif marché de la musique néo-nazie.

Paru dans REFLEXes n°2, automne 2000

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