REFLEXes

Terre & Peuple :: Quand les Gaulois sont dans la peine…

18 octobre 2007 Les radicaux

Terre & Peuple tiendra sa XIIe Table Ronde annuelle dans quelques jours. L’occasion pour nous de faire le point sur cette association au statut particulier dans la mouvance nationaliste.

Terre & Peuple est officiellement lancée en avril 1995 avec un bureau composé alors de Pierre Vial, Christophe Bordon et Pierre Giglio. Si ces deux derniers sont de simples militants FN (et du Renouveau Étudiant pour Bordon), Pierre Vial n’est en principe plus à présenter tant il a été écrit d’articles sur lui.

Né en décembre 1942, il s’engage très tôt dans la mouvance nationaliste en rejoignant Jeune Nation en 1958. Le parti étant dissous pour son engagement en faveur de l’Algérie Française, Vial adhère à la Fédération des Étudiants Nationalistes au début des années 1960 et participe à la fondation d’Europe-Action qui en est partiellement issue. Comme beaucoup d’autres, il suit ensuite le parcours classique du militant nationaliste : Mouvement Nationaliste de Progrès (MNP) en 1966 puis Rassemblement Européen de la Liberté (REL) en 1967. Mais il devient une figure importante de la droite radicale en cofondant le GRECE au printemps 1968 et en y prenant la responsabilité de la commission Histoire l’année suivante. Animateur des structures lyonnaises du Groupement, il en est surtout le secrétaire général de 1978 à 1984 ainsi que le directeur de certaines des publications : Éléments, Études et Recherches. Il devient également conseiller culturel de l’association Domus lors de sa fondation le 04 novembre 1973. Celle-ci est la structure qui gère la Domus Europa, propriété détenue par l’association à Ventabren (13) et qui aujourd’hui encore est animée par l’un de ses fondateurs au parcours quasi-identique à celui de Pierre Vial : Maurice Rollet. La montée en puissance du FN, en particulier son accession à l’Assemblée Nationale et, parallèlement, l’affaiblissement du GRECE miné par l’absence de perspectives et les querelles internes poussent certains des cadres de l’organisation à rejoindre la structure frontistes à partir de 1987-1988, semblant ainsi tourner le dos à la stratégie métapolitique qui était au cœur de la démarche néo-droitiste. En 1990, Pierre Vial entre au Comité Central du FN et entame un parcours classique de cadre politique : élections locales et législatives à Villeurbanne et en Rhône-Alpes, formation et conférences, participation aux publications, sans oublier les extra comme une intervention au meeting de soutien à la Croatie libre organisé par Alain Sanders le 7 février 1994 et soutenu par le GUD. La crise de 1998 le voit participer à la fronde mégretiste, sans doute à la fois par hostilité à certains courants frontistes (« marinistes », catholiques nationaux de Bernard Antony, partisans de Bruno Gollnisch) et par affinité avec la radicalité politique d’une partie des partisans de Bruno Mégret. La scission est d’ailleurs très violente en Rhône-Alpes où le FN est investi dans certaines sociétés comme la SARL Telegone et la SCI Liberté. Vial devient immédiatement un des dirigeants du FN-Mouvement National, futur MNR, en prenant la responsabilité du secrétariat national aux milieux populaires et au social dans l’organigramme du parti présenté par B.Mégret le 10 novembre 1999. Mais l’absence de perspectives du MNR et l’évolution politique du parti le mettent rapidement en porte-à-faux avec Bruno Mégret et il est officiellement exclu du MNR le 14 octobre 2001 pour avoir critiqué les positions proaméricaines de B. Mégret, suite aux attentats du 11 septembre que les proches de Vial ne se cachent pas d’avoir fêtés. Il fonde alors le groupe Europe-Identité au conseil régional Rhône-Alpes avec la poignée de conseillers MNR l’ayant suivi. Ce groupe, à défaut de peser dans les décisions régionales, s’avérera fort utile à Terre & Peuple puisque cela permettra à l’association d’envoyer son courrier aux frais du contribuable sous couvert de celui d’Europe-Identité. Il en sera de même des autres facilités offertes par les mandats régionaux (au même titre que les autres groupes politiques), en particulier en termes de frais de déplacements. Europe-Identité fera d’ailleurs des « boutures » en Champagne-Ardenne et en Midi-Pyrénées. Depuis, Pierre Vial a quelque peu brouillé les pistes politiques et nous aurons l’occasion d’y revenir dans la suite de l’article.

 

Mer & Poulpe, qu’est-ce que c’est ?

Terre & Peuple s’inscrit clairement dans un courant politico-culturel hérité du premier tiers du XXème siècle et que nous pouvons qualifier de « völkisch », suivant en cela l’étude pionnière d’Armin Mohler (Die Konservative Revolution in Deutschland, 1950).

De tous les courants de la « révolution conservatrice » allemande, le courant volkisch est sans doute le plus ancien puisqu’il émerge dès la fin du XIXème siècle. À l’époque, ses centres d’intérêt reflètent une bonne part des orientations culturelles de cette période : approche « scientifique » des origines guidée par l’esprit positiviste et l’élan romantique du mouvement des nationalités ; effervescence « spiritualiste » née de la crise de l’identité religieuse traditionnelle, en l’occurrence le christianisme. Ces deux voies convergent chez les « Völkischen » dans la défense du « peuple » conçu non comme masse mais comme identité, à la fois biologique et spirituelle. Le courant völkisch est donc foncièrement tourné vers le passé sans pour autant être réellement réactionnaire puisqu’il ne cherche pas à revenir à une époque révolue mais à se rattacher à ce qu’il considère être la plus lointaine origine. Un des fondements intellectuels de ce courant est alors Herman Wirth, philologue de la première moitié du XIXème siècle, qui, dans L’aube de l’humanité (1828), entendait reconstruire l’histoire de la religion, du symbolisme et des écrits d’une « race nordico-atlantique » primordiale, dont il faisait remonter les origines au paleolithique. Wirth situait le berceau originel de cette race dans la région correspondant à l’actuelle Arctique et la décrivait comme porteuse d’une culture cosmico-symbolique dont le thème central serait l’année solaire comme expression d’une loi universelle de renouvellement, cycle dans lequel le solstice d’hiver aurait revêtu une importance particulière.

Dans cette recherche des origines, le monde indo-européen (terme qui finit par l’emporter sur « indo-aryen ») est au centre des préoccupations. Découverte par les linguistes à la fin du XIXème siècle, « l’indo-européanité » identifiée comme noyau originel de la civilisation européenne donna un socle scientifique plus solide au courant völkisch. Ce dernier s’intéressa immédiatement au groupe germanique des peuples indo-européens, considéré comme le moins dénaturé et le plus proche des caractéristiques originelles. Reprenant des arguments développés par Arthur de Gobineau, deux philologues vont imposer leurs idées dans le courant völkisch : Hans F.K. Günther et Ludwig Ferdinand Clauss. Si Günther est célèbre, Clauss l’est un peu moins en raison d’une approche ethnique assez éloignée du racisme « suprémaciste » d’essence coloniale fort en vogue à l’époque. Il considérait en effet que chaque homme est porteur d’un « style » caractéristique de l’âme du groupe ethnique auquel il appartient, style fondamentalement distinct des caractères purement individuels : « chaque race possède en elle-même le criterium de ses valeurs les plus hautes et il n’existe pas de mesure commune qui puisse permettre de la comparer à une autre ».

Parallèlement à cette quête « raciale », le courant völkisch développe tout un intérêt pour l’occultisme, en particulier en Allemagne du Sud et en Autriche, terres catholiques s’il en est. La principale conséquence de cet intérêt fut la création de petites sectes occultistes et surtout un intérêt appuyé pour les runes, ancien alphabet nordique dont les vertus divinatoires supposées ne pouvaient que les attirer. De ces catholiques autrichiens apostats est venu également un antisémitisme typiquement lié à leur origine et conjugué sur le mode classique du conspirationnisme. D’autres tendances du mouvement désirèrent cependant simplement refonder une religion purement allemande. Certains optèrent pour la thèse fantaisiste du « Christ aryen » développée par Houston Stewart Chamberlain dans ses Fondements du XIXe siècle publié en 1899. Luther était à leurs yeux l’émancipateur de l’âme allemande, désormais libérée du carcan méditerranéen et despotique de Rome. Ils prétendaient achever la Réforme en purgeant le christianisme de son contenu spirituel sémitique. L’absurdité théorique et l’impossibilité pratique d’un tel projet n’échappèrent cependant pas aux plus lucides qui se tournèrent alors vers le paganisme nordique ou vers une « religiosité indo-européenne » plus large.

Cette quête des racines de « l’âme allemande » amène les « Völkischen » à porter une attention particulière aux traditions populaires (fêtes, folklore, coutumes) où, sous le vernis chrétien, se perpétuent des éléments beaucoup plus anciens, d’origine païenne. Dans le même esprit, ils accordent une grande importance au paysage et leur position est celle d’une écologie intégrale avant même que cette notion ne connaisse la popularité qui est la sienne à partir des années 1960. Défenseur de « l’art du terroir », ils créent ainsi un mode de vie alternatif relativement hors norme pour l’époque.
Enfin, très attachés aux vertus privées du lignage et aux identités locales, les « Völkischen » ont relativement peu théorisé sur ce qui leur semblerait l’État idéal, la majorité se retrouvant dans la conception de l’empire germanique avec ses libertés locales.
On retrouve nombre de ces orientations dans les choix idéologiques de Terre & Peuple : attachement aux coutumes locales et paysannes, spiritualité païenne affirmée et revendiquée, référence permanente à l’enracinement.

 

Mer & Poulpe, combien de flotilles ?

La structure ou l’importance de Terre & Peuple n’ont guère évolué depuis le début des années 2000. L’association compte officiellement une grosse vingtaine de bannières c’est-à-dire une grosse vingtaine de groupes locaux plus une bannière en Belgique. Le nombre d’adhérents plus ou moins à jour de cotisations est sans doute aux alentours de 1000 personnes mais cela ne reflète pas leur implication réelle dans la structure. Sur cette vingtaine de bannières, 4 ou 5 regroupent environ la moitié des adhérents, ce qui signifie que certaines bannières sont virtuelles. Terre & Peuple demeure donc une petite structure et ses activités présentent une vitalité inégale. La principale demeure la Table Ronde qui en est à la 12ème édition cette année et qui a lieu au début de l’automne, en général en octobre. Si on excepte les premières années qui virent une ou deux Tables décentralisées (entre autres à Strasbourg grâce à l’activisme de Stéphane Bourhis), cette manifestation est « francilienne ». En effet, le coût de location d’une salle à Paris et le risque de mobilisation d’opposants ont conduit les dirigeants de l’association à louer le domaine de Grand Maisons à Villepreux (78), qui, ironie politique, appartient à des catholiques traditionalistes. Organisées autour de thèmes variés («Le destin de l’homme européen» en 2002, «L’amitié franco-allemande» en 2003, « Liberté pour l’Histoire » cette année), ces Tables Rondes rassemblent entre 400 et 500 participants, voire plus pour le cru 2006 ce qui est évidemment un bon score. Le public est varié, assez âgé, mais on y voit aussi un nombre non négligeable de jeunes, en général autour de 30 ans. L’ancien militant du Renouveau Étudiant en barbour y côtoie ainsi le skinhead en para montantes. Cette visibilité skinhead a d’ailleurs tendance à augmenter au fil des années, Terre & Peuple étant la seule structure d’importance nationale à les accueillir sans sourciller. Ils étaient donc en force l’année dernière, de Sébastien Legentil avec le label Martel en Tête à Thomas Crae et la Lemovice Krew en passant par le bourguignon Brice Aulion.
Par ailleurs les Tables Rondes sont l’occasion pour l’association de donner l’impression de faire vivre une communauté par le biais des stands d’exposition : libraires (Licorne bleue, Librairie Nationale), artisans, éditeurs, labels musicaux, mouvements ou revues amis. En un sens, ces Tables Rondes reproduisent chaque année dans le créneau volkisch ce qui était l’objectif de la Maison de l’Identité par le biais de la Fête de l’Identité et des Libertés en 2002 et 2003. Cependant il est clair que l’on est très loin de l’efficacité des réseaux catholiques traditionalistes, qu’ils soient ou non schismatiques avec leurs écoles, leurs bailleurs, leurs agences pour l’emploi, etc.

Par ailleurs, le succès des Tables Rondes annuelles ne correspond pas exactement à l’activité réelle de l’association. Il suffit pour cela de comparer ces chiffres avec ceux de la fréquentation de l’assemblée communautaire annuelle de l’association qui a lieu fin mai ou début juin et ne réunit qu’entre 50 et 70 personnes en province (en forêt de Brocéliande, dans le Berry ou en Sologne selon les années). Or cette assemblée qui vaut assemblée générale ordinaire de l’association est sans doute le moment le plus important de la structure puisque les adhérents y ont alors accès aux rapports d’activité de l’année écoulée et aux orientations que Pierre Vial entend donner à l’association.

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L’autre moment important et qui voit le même ordre de grandeur dans l’affluence est son «université d’été» rebaptisée «Journées du soleil» qui a lieu en juillet à la Domus Europa. Y interviennent ou ont intervenu feu Jean Mabire, Maurice Rollet, Georges Hupin, Jean Haudry ou Pierre Vial lui-même, soit toute la vieille garde de la Nouvelle Droite paganiste.

Blitz_1939-19410001-2-66b94Enfin la principale vitrine de Terre & Peuple demeure sa revue trimestrielle de bonne qualité, tant dans la forme que le fond. Elle a longtemps été animée par Olivier Chalmel, ancien militant du FNJ puis du FN 37, cofondateur du Renouveau Etudiant avec Michel Murat, rédacteur en chef d’Offensive pour une nouvelle université, revue du RE en 1998. Ayant choisi le camp mégretiste, il devint secrétaire national aux actions catégorielles dans l’organigrame du parti présenté par B. Mégret en novembre 1999. Il vivait en partie de ses activités militantes grâce à sa société Heliodromos Communication créée en mars 2001 et qui était chargée de la maquette de Terre & Peuple. Le déclin de la maison Mégret, un certain opportunisme et sa vie privée semblent l’avoir conduit à chercher d’autres rivages politiques (il avait déjà essayé d’adhérer à Démocratie Libérale durant l’été 2002). La revue a depuis été reprise par la société Ogham dirigée par Harald Mourreau qui s’occupe également de Réfléchir & Agir et de War Roak. De fait le style graphique des trois revues est similaire et il faut bien le dire de qualité.

Localement, chaque bannière a ses propres activités à un rythme très inégal selon le dynamisme des animateurs et les possibilités de la région. Cela va des visites aux randonnées en passant par les solstices. Un peu plus hors normes, la bannière Bourgogne animée par Gérard Le Vert, tenancier d’un surplus militaire à Autun, ancien responsable DPS et militant déjà mis en cause par le passé pour ses penchants idéologiques nazis, propose depuis 2003 des stages de boxe, self-défense et escalade. Ceci étant, la moyenne d’âge de T&P demeurant assez élevée, les jeunes susceptibles d’être attirés par ce type d’activités demeurent assez rares.

Mer et Poulpe et Crustacés

Quelle place pour Terre & Peuple dans la mouvance nationaliste ? Il est évident que Terre & Peuple a subi la fragmentation progressive à l’œuvre depuis la fin des années 1990. Pierre Vial a toujours présenté Terre & Peuple comme une structure associative et politico-culturelle, n’ayant pas vocation à intervenir directement dans l’arène « politicienne ». Cela aurait en principe du mettre l’association à l’abri des déchirements consécutifs à l’aventure mégretiste. Mais les revirements politiques de Vial ont largement pesé sur le développement de Terre & Peuple. Le soutien actif à la scission mégretiste a éloigné des militants restés fidèles au FN (même s’il en resté certains, en témoigne la bannière Anjou emmenée par Benoît Couetoux du Tertre, resté fidèle au FN en 1999). Puis la rupture avec Bruno Mégret en octobre 2001 a désorienté une partie des militants et cadres du MNR, crise confirmée par la signature accordée par Pierre Vial pour la candidature de Jean-Marie Le Pen à la présidentielle de 2002. Cela s’est d’ailleurs traduit alors par une tentative de « puputsch » de quelques cadres emmenés par Anne-Laure Le Gallou lors de l’assemblée communautaire de juin 2002. Les deux années suivantes ont vu l’accent mis sur le développement de la structure Europe-Identité et ses antennes régionales (Champagne-Identité, Midi-Identié), nées de scissions des groupes MNR dans certains conseils régionaux et censées porter dans l’arène politique les thématiques développées par Terre & Peuple. Mais son caractère groupusculaire et les élections régionales de mars 2004 ont mis fin à l’expérience et Terre & Peuple s’est donc retrouvée investie du rôle politique que Pierre Vial avait toujours fait passer au second plan.

L’organisation a pris sa place dans la mouvance dite « identitaire » en martelant deux thèmes. Le premier est le « choc des civilisations », notion reprise de Samuel Huntington et appuyée par le batteleur Guillaume Faye. Cela a amené certains milieux militants, en particulier Christian Bouchet et ses proches, à accuser Vial d’être devenu pro-occidental et pro-soniste, d’où une mise au point parue en juillet 2006 sur le site Internet de la structure. Par ailleurs, très logiquement, Pierre Vial a lancé un Appel au communautarisme européen (Terre & Peuple n°19, équinoxe de printemps 2004). Faisant le constat que les différentes communautés présentes sur le sol européen se repliaient sur elles-mêmes et versaient dans le communautarisme, Vial entend faire la même chose avec les Européens. Pour autant il n’abandonne pas l’idée d’un retour des immigrés dans leur pays d’origine ou de supposée origine. Mais cela montre une inflexion qui indique que la Nouvelle Droite Völkisch a compris que l’immigration ne pouvait plus être abordée comme il y a 20 ou 30 ans. Cette orientation communautariste blanche rejoint celle développée par certains milieux post-mégrétistes et par les Identitaires et c’est un moyen de revitaliser la vieille grille de lecture raciale des rapports sociaux. Autant dire que cette perspective est très loin de celle du FN.

Par contre elle a amené Terre & Peuple à développer ses contacts avec d’autres organisations. En France, le champ des possibles est réduit même si la longévité militante de Vial lui permet d’avoir un solide carnet de contacts. Mais le créneau « identitaire » est déjà bien encombré et il était difficile pour Terre & Peuple d’ignorer les Identitaires tels qu’ils se sont structurés depuis 2002. À ce titre, en mars 2004, Pierre Vial a rencontré des responsables du Bloc Identitaire pour envisager un travail commun. Cela ne s’est pas concrétisé par des initiative de fond, si on excepte l’annonce fanfaronne de la création d’un CRAB pour répondre au CRAN. Par contre, sur le terrain, T&P organise de plus en plus fréquemment ses activités en lien avec les Identitaires et un certain nombre de militants ou de cadres ont la double appartenance, comme Franck Vandekerkof dans le nord ou Yvan Lajeanne en Franche-Comté. Par ailleurs, l’initiative des soupes au lard lancée par le Bloc Identitaire d’Ile-de-France a trouvé un appui et un relais important en la personne de Georges Hupin, responsable de la bannière Wallonie. Terre & Peuple entretient les mêmes relations avec l’équipe de Réfléchir & Agir (Eric Fornal intervenait au meeting de lancement du Front de la Jeunesse le 04 février 1999 au nom de Terre & Peuple, Bertrand Le Digabel était trésorier de la bannière Pays Cathare à la même époque et Yvan Lajeanne est l’un des cadres de la bannière Franche-Comté) et avec diverses structures régionalistes comme Alsace d’Abord, l’ectoplasmique MRB et l’Alliance Régionale Flandre-Artois-Hainaut. Mais c’est surtout à l’étranger que Terre & Peuple s’est imposée comme un interlocuteur important en multipliant les contacts, ce qui s’est traduit par une conférence de deux jours en à Moscou en juin dernier à laquelle participait des personnalités ou des représentants de petits groupes politiques issus d’Espagne, Russie, Ukraine, Portugal, Suisse, Flandre, Allemagne, Grèce et naturellement France. Cette réunion a débouché sur la constitution d’un conseil des peuples d’origine européenne dont l’orientation est racialiste blanche. Même si la déclaration finale est indigente et si l’objectif rappelle celui de l’Église Mondiale du Créateur (« Blancs du monde entier unissez-vous ! »), la conférence traduit un approfondissement des liens internationaux, ce qui semble être la dernière marotte de Pierre Vial.

La participation en ce printemps 2007 de T&P et de Pierre Vial à l’Union des Patriotes en soutien à la candidature de J.-M. Le Pen montre que le dirigeant de Terre & Peuple tente une fois de plus un calcul politique comme il en a le secret, peut-être dans la perspective des municipales de 2008 ? Gageons que ces calculs seront une fois de plus particulièrement erronés…

Publié le 18 octobre 2007

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