REFLEXes

Le Pen en visite à Moscou

Le 24 février, Jean Marie Le Pen a fait une visite éclair à Moscou et donna une interview surprise à l’une des radios les plus populaires Echo de Moscou. Était interrogé avec lui Sergeï Babourine, un ancien député de la Douma, le parlement russe, connu pour ses idées nationalistes. Babourine est aussi le fondateur du parti d’extrême droite l’Union du Peuple russe en 1991.

Sa présence aux côtés de Le Pen est loin d’être accidentelle car c’est Babourine lui-même qui a invité Le Pen à Moscou pour prendre part au deuxième congrès de sa dernière organisation Narodnaïa Volya (Volonté populaire) qui eu lieu le 22 février.

Parmi les autres invités d’honneur on trouvait l’ancien ambassadeur de Yougoslavie en Russie, Boleslav Milosevic et le second secrétaire de l’ambassade irakienne en Russie, Mohamed Sabri Rashid, mais c’est la présence de Le Pen qui permit à cette jeune organisation même pas encore enregistré officiellement d’attirer l’attention des médias.

Un journaliste de Kommersant publia un article mettant en pièces les organisateurs; Il raconte comment alors que Le Pen répondait aux questions des journalistes, un de ses aides demande à Babourine de déplacer certains de ses partisans en uniforme noir. Le Pen ne souhaitait pas être pris en photos avec eux et donc ruiner sonj crédit en associant avec des fascistes déclarés ; Le Pen dans son discours invita Babourine au prochain congrès du FN à Pâques à Nice.

D’une manière générale le discours fût banal, reprenant la déclaration de Vladimir Poutine indiquant que la domination croissante des Etats-Unis mettait le monde dans une zone de risque. Le «principal nid de terroristes» pour Le Pen «est l’Angleterre» et pressa la Russie de s’opposer «à l’hégémonie d’un seul pouvoir», certain que la Russie et la France pourrait jouer un rôle important dans la prévention de la guerre en Irak.

Il répéta plus ou moins les mêmes idées dans son interview radiodiffusé des Echos of Moscow mais ajouta qu’il était triste que «le blocus anglo-américain à coûté la vie à des millions d’enfants» et attaqua George Bush et Tony Blair pour «piraterie internationale». À propos de la Tchétchénie, il indiqua que «la discussion avec les terroristes est impossible» alors que Babourine affirma que son parti s’oppose à une action militaire tant en Irak ou en Tchétchénie.

La plupart des auditeurs ont du être surpris tant le propos était banal et général, a tel point que la journaliste a ironisé en demandant si «la coalition entre Poutine, Babourine, Le Pen et Jacques Chirac pouvait sauver la paix mondiale». Mais on ne doit pas oublier que les liens croissant entre extrémistes russes et français sont basés sur des vues communes racistes comme la fermeture des frontières. Le Pen insista sur la nécessité que soient supprimées les aides sociales à l’immigration y compris en mati§re d’éducation ou de santé.

Selon les témoins Le Pen et Babourine étaient très satisfaits de leurs entretiens et ont discuté les possibilités de collaboration ultérieure. Pour Babourine c’était une bonne opération, lui peremettant une couverture médiatique que sa personne ne lui permet pas habituellement. Selon Babourine Le Pen a été acclamé pour son «extraordinaire personnalité» par les étudiants de l’Institut moscovite d’économie et de commerce dont le recteur est…Babourine.

Mara Vladimirova et Jean Raymond à Moscou.

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