Le 24 novembre 2003, un incendie ravage un batiment d’une cité universitaire provoquant la mort de 36 étudiants étrangers alors que 171 étudiants ont dû être hospitalisés. Ce drame a eu lieu à l’Université de l’Amitié entre les Peuples – Patrice Lumumba, une université qui accueille des dizaines de milliers d’étudiants des pays en développement. L’hypothèse d’un incendie criminel allumé par des skinheads ou des néo-nazis, évoquée dans les premiers jours de l’enquête a été abandonnée, la cause la plus probable semblant être accidentelle. La police a néanmoins ouvert une instruction pour négligence criminelle. Les autorités ont très vite rejetté la responsabilité sur les étudiants en tentant d’éviter les questions génantes sur l’état de délabrement des batiments ou le fait que les sorties de secours étaient innaccessibles. Cinq jours plus tard, le samedi 29 novembre par deux fois, des skinheads ont attaqué des étudiants étrangers de cette même université. Une vingtaine de skinheads ont sévèrement battu deux étudiants, un Jamaïquain et un Colombien et deux passants avant de reprendre un bus. Un peu plus tard un autre groupe sort d’un bus, attaque un autre étudiant et s’enfuit. La police a arrêté trois jeunes âgés de 15 à 17 ans et en a inculpé deux. À la suite de cette attaque, une centaine d’amis des victimes se sont rassemblées dans la rue et ont réclamé une action des responsables universitaires. La police est appélée pour disperser la foule mais le Ministre de l’Intérieur est intervenu personnellement en promettant une protection policière supplémentaire. Il proposa que les étudiants organisent eux-mêmes des patrouilles de volontaires pour veiller la nuit. Cette dernière proposition montre bien que le ministre lui-même n’a pas confiance dans la police pour assurer la sécurité des étudiants étrangers. Il est évident que beaucoup de policiers de la ville de Moscou partagent les mêmes idées nationalistes et racistes que les skinheads. La plupart des victimes d’actes racistes se plaignent de l’accueil très hostile qu’ils recoivent quand ils viennent déposer une plainte. Par ailleurs les autorités refusent de qualifier ces actes comme racistes et sont classées dans la rubrique fourre-tout de l’hooliganisme juvénile.
Jean Raymond Antifa-net, Moscou.
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