Annoncée de longue date, la mobilisation autour du samedi 29 septembre devait être l’occasion pour les Jeunesses Nationalistes de monter une manifestation autonome sur Paris sur le thème « Maitres chez nous! » et en profiter pour lancer officiellement la section Paris-Banlieue des JN. Le résultat est plus que mitigé pour Alexandre Gabriac et ses troupes.Si les Jeunesses Nationalistes sont actuellement sans conteste le groupe nationaliste le plus actif[1] et en passe numériquement de venir chatouiller les Identitaires et Troisième Voie[2] , ils n’ont pas encore de groupe officiel à Paris. Cette manifestation du 29 septembre était donc l’occasion pour Alexandre Gabriac de lancer la section parisienne annoncée le mois dernier, et qui selon toute vraisemblance devrait en partie s’appuyer sur le GUD Paris, dirigé désormais par Logan Duce, depuis le départ d’Edouard Klein[3] et Baptiste Coquelle[4]. Ce dernier est en effet très proche de Gabriac et des Jeunesses Nationalistes. Il se rend en Italie avec eux, est présent à Lyon où il participe à l'action à la gare Lyon Part-Dieu (action qui verra Benedetti et d'autres se faire interpeller)...
Afin d’appuyer au mieux cette mobilisation et le retour aux affaires de l’Œuvre Française[5] , Yvan Benedetti en avait profité pour organiser une réunion publique de l’OF sur Paris le 28 septembre, chose qui n’était pas arrivée depuis longtemps. Une bonne centaine de personnes viendront écouter, en plus d'A. Gabriac et I. Benedetti, les invités de l'OF : André Gandillon du journal Militant, Jérôme Bourbon de Rivarol et Hervé Ryssen-Lalin. Ce dernier se manifestant de plus en plus au côté de l'Oeuvre Française, puisqu'on le retrouvera le lendemain au côté d'Ivan Benedetti :
En début de semaine tout semblait se dérouler sans aucun problème pour les nationalistes. 24h avant le coup d’envoi de la manifestation, la préfecture de police de Paris prononçait son interdiction. Le travail d’information, effectué par les militants antifas parisiens pendant une semaine sur le lieu de départ de la manif des fafs n’est sans doute pas étranger à la montée en pression autour de cet événement.
C’était bien évidemment une option envisagée par les Jeunesses Nationalistes, puisqu’ils ont pris l’habitude ces derniers temps de se voir interdire certaines de leurs apparitions publiques. Le plan B était donc enclenché, à savoir une occupation symbolique, comme cela avait été fait à Lyon.
A se demander même si ce n’est pas tout simplement le but recherché ? Si une manifestation à Paris ne réunissant guère plus de 100 personnes a peu de chance de faire l’actualité du week-end dans la presse[6] , en revanche une action avec promesse d’agitation et d’interpellations a toute les chances d’attirer plus d’un journaliste. Cela se vérifiera une fois de plus, puisque presse écrite et radio se feront les commentateurs de cette journée, donnant là une visibilité au JN qu’ils ne méritaient pas.
Quelques heures après une conférence de presse dans les locaux de l’OF à laquelle participe Y. Benedetti, A. Gabriac et Pierre Marie Bonneau[7], une grosse trentaine de militants nationalistes, au look très marqué, emmenés par Benedetti, se positionnaient sur le parvis de Notre-Dame pour prendre la parole. L’absence de drapeau, de banderole, de tract et l’improvisation quasi-comique de Benedetti[8], tentant de rameuter les foules, sans succès, laisse clairement penser que l’objectif principal de cette action était de se faire embarquer.
A quelques mètres de cette trentaine d’individus, se mêlant à la foule, circulaient plusieurs petits groupes de militants d’extrême droite pour mettre en place un rideau de protection en cas d’attaque des antifas.
Dans la foule on notera au passage la présence de quelques militants du Renouveau Français (tels que Jean Lecointe ou encore Bruno Archier) venus en renfort, mais peu motivés pour se faire interpeller pour la gloire, et surtout pas pour la gloire de Gabriac et ses JN.
Au passage, un grand merci à Richard Bonacase pour cette photo prise après leur interpellation et illustrant un compte rendu publié sur le site de Jeune Nation :
Le lecteur averti y reconnaitra dans le fond de profil Victor Lenta, l’ancien du Bloc Identitaire de Toulouse, qui vient de monter la section des JN dans cette ville, enterrant du même coup l’expérience identitaire toulousaine. Militaire de carrière au 3me RPIMA de Carcassonne, il aura droit à son petit moment de gloire dans le récent documentaire de Spécial Investigation « Racisme : l’Armée au rapport ». Ainsi que Pierre Marie Bonneau, l’avocat toulousain précédemment cité et qui aura la bonne idée de se faire interpeller avec ses futurs clients. Quand à Richard Bonacase, de Marignane, tout en étant le représentant du Parti de la France en PACA, il est aussi l’organisateur de la réunion le 22 octobre prochain à Marseille en présence d’A. Gabriac et I. Benedetti, annonciatrice d’une nouvelle section JN à Marseille ??
Arrestation de Gabriac : Héros ou zéro ?
Et Gabriac dans tout ça ? Bien que n’étant pas dans le groupe de kamikazes pour les arrestations, il était bien présent dans les alentours de la place de Notre-Dame. Son arrestation place Saint-Michel n’était sans doute pas prévue au programme, le garçon connaissant en ce moment quelques ennuis judiciaires qui ont la fâcheuse tendance à s’accumuler[9]. La présence nombreuse de RG sur place[10] lui aura sans doute été fatale
Profitant de l’occasion l’OF et les JN annonçaient que Gabriac avait été hospitalisé suite à des violences policières, on parlera même de coma. Si on ne met pas en doute que la maréchaussée sait se montrer musclée dans ses interventions, on est en droit d’émettre quelques doutes sur la réalité des malaises d’Alexandre Gabriac. Ce dernier est familier d’histoires pour le moins farfelues, la plus fameuse étant l’histoire de l’agression qui l’avait rendu amnésique …
Et dans la sphère nationaliste ?
Peu de relais et de répercussion dans les autres mouvements fafs de l’initiative des JN et de leurs arrestations. C’est très certainement là un des échecs les plus patents pour les JN, ne pas avoir réussi à faire sortir dans la rue d’autres orgas. Il faut dire que l’image sectaire de l’OF de ces dernières années n’est sans doute pas pour rien dans cet isolement. Le seul a avoir réagi, c’est l’ancien chef de Nouvelle Résistance et d’Unité Radicale, dont l’hostilité avec les chefs présents et passés de l’OF est une histoire ancienne mais toujours bien vivace comme en témoigne ce petit message laissé par Christian Bouchet sur son compte officiel facebook : « Quatre gardes à vue et une cinquantaine d’arrestations suite à la manif des benêts… Ceux qui ont approché les organisateurs de cette manif savent que Gabriac et Benedetti sont non seulement des imbéciles mais aussi des provocateurs fort utiles pour les journaleux anti-FN… De plus, ils sont les responsables de « La Flamme » le pire site de délation anti-Marine. Alors qu’ils se retrouvent en taule me réjouit et j’espère qu’en plus les CRS leur auront bien cassé la gueule…. »
- Après Perpignan, Toulon, Toulouse, Paris et la Haute-Savoie, c’est à Amiens et Marseille que l’on peut s’attendre à voir apparaître de futures sections[↩]
- Deux mouvements auxquels ils ont piqué dernièrement des militants et des cadres quand il ne s’agit pas de section[↩]
- Les mises à l’amende régulière de Klein par les antifas mais également les fafs, cadrant mal avec le rôle de chef du [GUD, l’ont finalement poussé vers la sortie.[↩]
- Parti au FN[↩]
- Dont les Jeunesses Nationalistes sont l’émanation directe[↩]
- Voir la manif de juin contre le droit de vote aux étrangers [↩]
- Avocat toulousain très proche de l’OF. Il est actuellement l’avocat d’A. Gabriac bien sur, mais aussi de l’Agrif dans son procès contre Houria Bouteldja des Indigènes (le parquet ayant fait appel la relaxe de celle-ci une nouvelle audience aura lieu le 12 de ce mois), ou bien encore de Matthieu Clique, ancien responsable du Bloc Identitaire toulousain et incarcéré pour tentative d’homicide sur un étudiant chilien (voir « Matthieu Clique, une chance pour Toulouse ? » et « Un début pour Andrés« [↩]
- « Non je ne suis pas une merde, je suis un être humain », grand moment de dialectique nationaliste ![↩]
- Dernier en date : 2 mois de prison fermes pour menaces de mort, décision le 22 octobre[↩]
- Les RG n’ont visiblement pas oublié que l’œuvre Française dans les années 80, comptait pas mal de policiers dans ses rangs et avait tenté de tuer ou d’enlever Patrick Gaubert, conseiller spécial de Pasqua sur l’extrême droite.[↩]
Les commentaires sont fermés.