REFLEXes

Michel Faci alias Michel Leloup

28 mars 2009 Les radicaux

(Article publié en octobre 1993 dans le n° 40 de la revue REFLEXes)

Michel-Faci

Il est né à Paris le 13 avril 1956 (37 ans). En 1975, il milite au GUD de Nanterre, puis entre au Front National où il est responsable du service d’ordre du Front National de la Jeunesse. Il est proche de la mouvance de François Duprat ; à la mort de celui-ci, il rejoint la FANE de Marc Fredriksen[1]. En 1978 il devient rédacteur en chef du bulletin Notre Europe, il s’occupe par ailleurs de la revue l’Immonde, un pastiche antisémite du Monde. Professionnellement, il est représentant d’une grosse entreprise de produits pharmaceutiques, ce qui lui permet évidemment de beaucoup voyager pour son parti. VRP en France, il l’est aussi au niveau international : en Turquie (chez les Loups gris en 1978), au Mexique (en 1979)… Il est interpellé en Martinique en janvier 1981 pour vols de chéquiers et de passeports[2]. En 1984, il aurait visité le Vénézuela et le Salvador mais en novembre 1984 il est arrêté avec Bruno Renoult dans la région de Toulouse pour des cambriolages et vols d’objets d’art. Il cambriolait avec son complice de toujours les églises et prieurés du Sud-Ouest, le butin estimé à un million de francs était « destiné à aider les groupes néo-nazis du monde entier et leurs militants emprisonnnés[3] ». Peu avant son arrestation en 1984, Faci à court d’argent avait mis en vente au plus offrant sa collection de photos des meetings néo-nazis auxquels il avait participé. En 1990, notre VRP nazi aurait repris ces périgrinations en Argentine (il donne comme adresse Hacienda Gateau, Mendoza[4]) et au Chili. En décembre 1990, accompagné de ses amis néo-nazis Nicolas Peucelle («Muller») et Bruno Renoult («Harold»)[5] et d’Albert Maltert (alias le Baron Noir, l’aviateur ayant survolé en 1988 les Champs Élysées, que Peucelle avait rencontré dans une boutique de militaria place de la République à Paris) se rendent en Irak pour soutenir Saddam Hussein. Là–bas, on ne les utilisera que pour la propagande. À leur retour, ils sont convoqués par la DST, puis curieusement relachés ; en février 1991, il crée avec Nicolas Peucelle l’association des Amis de l’Irak et raconte ses aventures irakiennes dans Tribune Nationaliste de mars 1991 : c’est son premier contact officiel avec le Parti nationaliste français et européen de Claude Cornilleau. Dans son interview à Libération[6] Faci annonce ainsi sa prochaine destination, l’Est : « depuis deux ans —vu qu’on ne peut plus faire de politique en France— notre grande distraction c’est les pays de l’Est. » Parti en novembre 1991 en Croatie, il y combat pendant l’hiver 1991-1992, en janvier 1992 il est présent à Caen à une réunion du PNFE et écrit sa « campagne » de Croatie dans les numéros de Tribune Nationaliste de janvier et février 1992. En octobre, il crée avec Thierry Faci, Bruno Renoult et Jean-Michel Gateau l’association Slavonie Libre. Il repart ensuite en Croatie avant d’être blessé en décembre 1992. Il revient en France et devient membre du Bureau Politique du PNFE tout en étant très proche du mouvement néo-nazi basé aux USA, le NSDAP-AO[7] de Gary (Gerhard) Lauck qui se veut l’embryon du futur Parti national-socialiste des travailleurs allemands[8]. Faci a assisté dans les Vosges le 4 avril 1993 au congrès du PNFE en compagnie de Mark Fredriksen des FNE, juste avant que ces deux organisations fusionnent.

Publié en novembre 1993

  1. Selon le Front national, il aurait été exclu pour vol de chéquiers.[]
  2. René Monzat, Enquêtes sur la droite extrême, Le Monde éditions, Paris, 1992, p.28.[]
  3. Alain Rollat, Les Hommes de l’extrême droite, Calmann-Lévy, Paris, 1985. cité par Monzat op. cit.[]
  4. René Monzat op. cit.[]
  5. Bruno Renoult a participé en 1977 au plasticage de la permanence d’un député RPR de Paris, Pierre Ribes, il participe le 26 janvier 1980 au premier congrès de la FANE, en 1981 il est proche des autonomistes bretons de Strollad Pobl Vreizh. Il vivait en 1990 à Barcelone et fréquentait l’organisation CEDADE. René Monzat op. cit.[]
  6. du 25/07/1991[]
  7. Parti national-socialiste des ouvriers allemands–organisation extérieure.[]
  8. À noter qu’étaient membres du NSDAP-AO le leader néo-nazi allemand Michaël Kuhnen et vraisemblablement Harald Neubauer, aujourd’hui leader de la Deutsche Liga für Volk und Heimat, la Ligue allemande pour le peuple et la patrie, l’organisation liée au FN français aux sein du Groupe technique des droites européennes. Voir le film La Peste brune de Michael Schmidt ainsi que son livre Néo-nazis, la terrible enquête, Jean Claude Lattès, 1993.[]
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