REFLEXes

Militant

Militant est l’une des plus anciennes revues nationalistes encore en activité (mensuel d’abord puis bi-mensuel). Bien que relativement marginale en terme de lectorat, Militant reste néanmoins une institution chez les nationalistes français les plus durs. La revue a pour sous-titre : revue nationaliste populaire d’action européenne, et ses grandes lignes (celles d’Europe Action, du MNP et également celles de Troisième Voie) sont claires : anticapitaliste, anticommuniste, antisioniste, nationaliste européen… C’est en 1967 que le premier numéro paraît, juste après la disparition du Mouvement Nationaliste du Progrès (MNP) et du Rassemblement Européen de la Liberté (REL), eux-même issus d’Europe-Action , mouvement très extrémiste et doctrinaire, où la plupart des dirigeants de la nouvelle droite ont fait leurs classes et dont les fondateurs de Militant sont issus. Ses animateurs sont Jean Denipierre alias Pierre Pauty, ancien poujadiste passé par le MNP et un des membres les plus actifs de l’Union des Intellectuels Indépendants[1] , qui en sera directeur jusqu’en 92, Pierre Bousquet[2], Jean Castrillo[3] , mais aussi Henri Simon et Alain de La Tocnaye (ancien de l’OAS). En 1972, lors de la fondation du FN, l’équipe de Militant est contactée pour y participer et se considèrera même comme cofondatrice de celui-ci, finançant les campagnes de plusieurs candidats et palliant les carences de la parution irrégulière de National (qui pendant un temps sera d’ailleurs rédigé par l’équipe de Militant travaillant de concert avec celle de Duprat). Pierre Bousquet est ainsi nommé premier trésorier du Front National. Proche de François Duprat, surtout après la scission avec le PFN, Militant prendra une certaine importance, devenant l’organe officiel du parti frontiste, de la rupture avec Ordre Nouveau à l’automne 73 jusqu’au lancement de National en septembre 74. En 1978 André Delaporte intègre l’équipe de Militant et en devient un de ses plus virulents rédacteurs. Avec l’assassinat de François Duprat en 1978 et parallèlement à la monté en puissance des anciens solidaristes autour de Stirbois, au début des années 80, l’équipe de Militant décide de quitter le parti de J-M Le Pen, pour diverses raisons, constatant amèrement que le contrôle du FN leur échappait. Peu avant, Pierre Pauty avait publié sa lettre de démission motivée par le fait que Jean-Marie Le Pen serait devenu, selon lui, « un jouet entre les mains des sionistes », et subirait « les manigances talmudiques de l’équipe solidariste ». En 1982, Militant signe un accord avec le MNR de Malliarakis et l’Œuvre Française pour un éphémère « Regroupement Nationaliste », qui ne vivra que quelques mois, le temps d’un défilé pour la fête Jeanne d’Arc et d’un banquet qui rassemblera quelques 350 personnes. Finalement, l’équipe rédactionnelle fonde officiellement le Parti Nationaliste Français le 10 décembre 1983 (avant que celui-ci ne subisse à son tour une scission qui donnera naissance au PNFE). Militant est alors tiré à plus de 1000 exemplaires et ce chiffre aurait plus que doublé les années suivantes. A la fin des années 80 la revue est vendue dans la librairie officielle du GRECE, Excalibur. L’équipe de Militant sera l’un des premiers mouvements, à parler d’immigration sauvage, et ce dès 1972, alors que ce thème était relativement peu abordé auparavant à l’extrême droite. Elle sera également à l’origine de l’engouement pour la célèbre formule « Ni gauche, ni droite » avant que celle-ci ne soit reprise par le FNJ et le FN. Parmi les collaborateurs occasionnels de Militant on trouve Pierre Sidos de l’Œuvre Française qui signe sous un pseudo, mais également André Fugueras, Suzanne Labin, Bernard Molinier, Roland Dursanne, Pierre Campguilhem, Jacques Villars, Georges Cazalot ou encore Guy de Georges de Ledenon (ces derniers étant notoirement connus comme collaborateurs et investis dans le mensuel Tendances[4] )… Le comité de parrainage de la revue regroupe quelques noms pour le moins intéressants et qui, rien qu’à leur évocation, donnent immédiatement le ton, comme Marc Augier, alias Saint-Loup. On y retrouve ainsi entre autres des directeurs d’autres journaux d’extrême droite ou néo-nazis. Militant possède sur Paris un local et le matériel nécessaire pour imprimer le journal. Fin des années 90, Militant a d’ailleurs accepté de partager un temps ce local avec le Comité de Base Jeunesse (CBJ)[5] de Batskin dans le but d’amorcer une association entre le CBJ et le PNF(celui-ci aurait cependant rapidement mis un terme à cette tentative de collaboration). militant-600   Aujourd’hui le PNF et Militant sont dirigés par Jean Castrillo. Le rôle de Militant aujourd’hui est essentiellement celui de gardien de la mémoire du nationalisme français, avec l’Œuvre Française, en organisant des commémorations à la mémoire de Brasillach, François Duprat, mais également en l’honneur de La Commune par le biais de l’Association des Amis du Socialisme Français (ceux-ci se revendiquant de l’héritage de la Commune de Paris) ou encore en organisant un banquet annuel. Lors de ces initiatives la Gauche Nationale de Kavan Herbin vient renforcer les maigres troupes de sympathisants de la revue, abaissant sensiblement par la même occasion la moyenne d’âge de toute la petite troupe. Son actuel rédacteur en chef est André Gandillon[6], conseiller municipal FN de Bondy. Il n’hésite pas à faire de grands discours lors d’évènements tels que le IIIème Forum de la Nation ou au congrès nationaliste du 24 mai 2008 du Renouveau Français, durant lequel il tint un discours éloquent et enflammé sur les ravages du mondialisme, dont il souligna qu’il était aussi une agression contre la race blanche. Il insista par ailleurs, et entre autres choses, sur l’importance de la question économique dans le projet de l’avènement d’un Etat nationaliste. Il participe également aux réunions publiques de l’Œuvre Française. Le 23 novembre 2008 il participait à la 2ème journée nationale et identitaire de la revue Synthèse Nationale de Roland Hélie de la Nouvelle Droite Populaire andre-Gandillon

  1. UII qui organise des réunions-débats, lieu de contact entre auteurs de droite et d’extrême droite et entre militants de différents groupes activistes[]
  2. Il a endossé l’uniforme de la Waffen SS avant de passer par le Mouvement Nationaliste du Progrès[]
  3. Il a adhéré très jeune au PPF de Doriot avant d’intégrer la division Charlemagne[]
  4. Lettre d’information économique, financière et politique d’extrême droite et négationniste[]
  5. Comité de Bas Jeunesse : groupe de skinheads parisiens dirigés par Batskin qui avait pour objectif en le créant de politiser la mouvance skinhead et de faire acquérir à ses membres une conscience politique.[]
  6. Il est l’auteur de « Medjugorje Ou Le Désir De Dieu », « Les Fondements Du XXIe Siècle – Réflexions Pour Un Renouveau Européen », et de « Nouvelles Considérations sur la raison humaine ».[]
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