REFLEXes

Roland Dumas, l’ami des parias

On le sait, la Mitterrandie a toujours eu des amitiés ambigües, héritées d’un passé qui ne l’était pas moins, entre engagement nationaliste de jeunesse, compagnonnage vichyste de circonstance et participation de raison à la Résistance. Il n’est donc guère surprenant de constater que certains représentants encore vivants de cette coterie reproduisent les mêmes travers. Comme le rapportent ce blog et cet article, Roland Dumas serait ainsi l’un des soutiens sur lesquels Louis Aliot, à présent ex-secrétaire général du FN, pourrait compter pour envisager un retour dans le monde du travail. Ce soutien est mis au compte du copinage et il semble en effet que Roland Dumas soit peu farouche et très cordial à la ville. En décembre 2006, alors que Dieudonné commençait à rendre public un rapprochement très net avec les milieux de la droite radicale et antisémite, l’ancien ministre des Affaires étrangères avait affiché son soutien au « comique » lors d’un spectacle au Zénith. Si cette présence avait été rapportée par divers media et montée en épingle par les proches de Dieudonné, les échanges amicaux qu’elle avait engendré avec les personnalités nationalistes présentes au spectacle avaient reçu moins de publicité. La photo ci-dessous témoigne pourtant de leur réalité :

Autour de Roland Dumas et Dieudonné : Bruno Gollnisch, Jean-Michel Dubois, Alain Soral et Jany Le Pen

Autour de Roland Dumas et Dieudonné : Bruno Gollnisch, Jean-Michel Dubois, Alain Soral et Jany Le Pen

D’autres figures, absentes de cette photo, étaient pourtant à proximité comme en témoigne celle-ci :

Outre les précédents, on aperçoit derrière deux anciens du GUD en la personne de Dominique Joly et de Frédéric Chatillon

Outre les précédents, on aperçoit derrière deux anciens du GUD en la personne de Dominique Joly et de Frédéric Chatillon

 

Plus récemment, le 9 mars dernier, Roland Dumas était l’invité de l’émission Chroniques de la vieille Europe sur Radio Courtoisie. Ce medium radiophonique n’est plus à présenter et on ne peut guère soupçonner l’ancien ministre d’avoir ignorer où il mettait les pieds. Cependant Radio Courtoisie étant une auberge espagnole des droites françaises, l’émission aurait pu être animée par un quarteron de vieux gaullistes. Le fait est qu’il s’agit plutôt en l’occurrence d’un quarteron de (plus très) jeunes néo-droitistes. Les Chroniques sont en effet portées par des figures connues quoique devenues assez discrètes de la droite radicale : Patrick Lusinchi alias Patrick Péhèle[1], Philippe Schleiter alias Philippe Christèle, Christophe Dungelhoeff alias Xavier Van Lierde ou encore Grégoire Tingaud alias Grégoire Gambier. Tous ces vieux trentenaires sont en effet représentatifs de cette génération passée dans les années 1990 par les cercles de formation de la Nouvelle Droite et qui s’engagea politiquement au FN puis au MNR ou encore au Renouveau Étudiant. Certains d’entre eux occupant à présent des situations professionnelles confortables, ces anciens radicaux évitent les feux de la rampe. Par contre leurs anciennes activités leur ont fait conserver des relations politiques bien utiles, tel Henri de Grossouvre, lui aussi passé par les cercles alsaciens de la Nouvelle Droite et qui s’affaire à présent dans les milieux partisans du rapprochement entre les puissances européennes et la Russie. Henri de Grossouvre étant le fils de l’ancien proche de François Mitterrand, François de Grossouvre, on voit que le monde est décidément petit.

  1. Péhèle = PL = Patrick Lusinchi. Ce pseudonyme était déjà le sien du temps de l’association métapolitique L’Art s’affiche au milieu des années 1990[]
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