REFLEXes

Front de la Jeunesse

front-de-la-jeunesse-333ebL’appellation Front de la Jeunesse a été utilisée à deux reprises au moins : l’une dans les années 70 et l’autre à la fin des années 90. Le Front de la Jeunesse, première époque, est apparu en 1973, comme mouvement de jeunesse de Faire Front et à partir de novembre 74 du Parti des Forces Nouvelles.
Il avait pour emblème la croix celtique. Son nom est une référence au mouvement de jeunesse du MSI (Mouvement Social Italien) : le Fronte della Gioventù. Rien d’étonnant à cela, puisque le mouvement néo-fasciste italien entretenait alors de très bons rapports avec Faire Front puis avec le Parti des Forces Nouvelles sous la forme d’aides financières et matérielles (de nombreuses affiches des mouvements d’extrême droite français des années 70 proviendront des néo-fascistes italiens).
Le Front de la Jeunesse regroupait les organisations lycéennes (Union Nationaliste Lycéenne), les jeunes travailleurs et le GUD en tant que structure étudiante. En province, les groupes pouvaient ainsi aussi bien prendre l’appellation de FJ que GUD principalement en fonction des affinités des dirigeants locaux. A Paris, mis à part quelques exceptions comme Gilles Soulas qui milite à la fois au GUD et au FJ, les deux groupuscules sont bien distincts, avec pour chacun leur propre SO.
Il leur arrive néanmoins d’effectuer un travail en commun, comme pour la rédaction de la revue Alternative lancée en décembre 1973 sur une idée de Roland Poynard. C’est par le biais de cette revue que les rats noirs, créés par Jack Marchal en 1970, ont connu le succès qu’on leur prête.

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Cependant, la situation parisienne est parfois tendue entre le GUD et le FJ, d’autant qu’ils doivent tous deux doivent faire face souvent violemment à un groupe solidariste dissident du GUD : le GAJ (Groupe Action Jeunesse). Le GUD Parisien n’est pas toujours très obéissant vis-à-vis du PFN, en particulier par rapport à ce qui se passe à Assas, université où les gudards considèrent n’avoir pas de compte à rendre, pas plus au PFN qu’à quiconque, bien qu’en 1977 le GUD perde son hégémonie à Assas au profit du Front de la Jeunesse emmené par Philippe Guinache et Serge Rep. A noter que le look « gudard » des années 80 (flight jacket …) était à l’origine la panoplie du FJ (après avoir adopté dans une premier temps le look perfectos/santiags). Le GUD, à cette époque, préférait porter de grands imperméables verts (look typique adopté à l’époque par les néo-nazis français de la FANE).
Les relations PFN-F.J.-Gud /Front National étaient à l’époque plus que tendues (les attaques quasi-hebdomadaires à leur encontre dans les Cahiers Européens de Duprat alors au FN en témoignent) et le FJ a pu se targuer d’être la cause de l’annulation d’un meeting de Le Pen à Assas le 14 décembre 1977.
Le Front de la Jeunesse servira souvent de SO pour le Parti des Forces Nouvelles. Son siège était situé dans le 3ème arrondissement, 26 rue des Vertus.

camp-fj-74-2-fe5f1 Le FJ accueillera en son sein un certain nombre de militantes motivées, qui créeront semble-t-il un peu de remous, dû à leurs revendications, lors d’un des camps d’été.
Un de leurs responsables du FJ, Jacques Marandat, est blessé le 7 avril 76 par des militants d’extrême gauche ; un autre, Jean Fuseau, est également la cible de militants de l’UNCAL (organisation communiste lycéenne) ce qui aura pour conséquence un déferlement de violences et d’affrontements du à la venue de gudards et de membres du FJ de toute la France dans la capitale bretonne, dans l’espoir de venger les leurs et de casser du gauchiste.

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En 76 toujours, certains militants n’hésitent pas à partir pour le Liban, combattre aux côtés des fameuses Phalanges Chrétiennes, aujourd’hui tristement célèbres. En 1978 Marial Bild, futur responsable du FNJ dans les années 80, adhère au Front de la Jeunesse et au PFN.
En 1981, alors que le PFN est en pleine déliquescence face à la monté du Front National et à la fuite de ses principaux cadres dirigeants, le Front de la Jeunesse se transforme en Renouveau Nationaliste. Il disparaît définitivement en 1984, quand les derniers membres du PFN rejoignent le FN. Il est alors intégré au Front National de la Jeunesse.

-Une deuxième mouture du Front de la Jeunesse voit le jour le 4 février 1999, à l’initiative de militants du MNR de Bruno Mégret. Ce FJ nouvelle version a pour vocation de rassembler tous les étudiants nationalistes au sein d’une seule et même structure. Parmi les organisations ayant répondu présents au meeting de lancement, on retrouve Aurore (anciens du Renouveau Etudiant) représenté par Michel Murat, le Mouvement National de la Jeunesse représenté par Robert Ottaviani, Grégoire Tingaud, Christophe Dungelhoeff et Philippe Schleiter, le Renouveau étudiant représenté par Xavier Schleiter et Olivier Chalmel, les branches jeunes (Jeune Résistance) et étudiantes (GUD) d’Unité Radicale représentées par Benoît Fleury, Jeunesse Action Chrétienté avec Guillaume Peltier, la revue Réfléchir et Agir par Jean Denègre, l’association culturelle L’Art s’affiche représentée par Patrick Lusinchi, Terre et Peuple par Eric Fornal et enfin Julien Beuzard présent en tant que membre du groupe de RIF In Memoriam. Cette structure unitaire ne tiendra pas longtemps, chaque partie faisant rapidement le choix de reprendre son indépendance.

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