REFLEXes

Le cirque Binder…bientôt la fin de la saga familiale ?

21 décembre 2011 Les institutionnels

Le FN alsacien est dirigé par le haut-rhinois Patrick Binder. Ce dernier, comme à son habitude, est empêtré dans des procès multiples que lui intente le Système.

Patrick Binder. Photo vue sur le site du FN Nations Presse Info

Patrick Binder. Photo vue sur le site du FN Nations Presse Info

Petits rappels

En octobre 2003, le journal satirique personnel de Patrick Binder intitulé le Petit Mulhousien , flanqué d’une croix celtique, compare l’immigration à une « colonisation musulmane ». Il écrit notamment : « La rue Sauvage porte bien son nom, puisque le samedi après-midi, elle se transforme en rue des Sarrasins. ». Le 26 février 2004, Binder comparaît devant le tribunal correctionnel de Mulhouse pour répondre de « provocation à la discrimination et diffamation raciale ». Il sera défendu par Odile Goutte et par Wallerand de Saint-Just. Mise en délibéré, la décision de justice sera rendue deux mois plus tard, après les élections. Les dessins et les textes parus dans la publication FN 68 Le Petit Mulhousien lui valent 7500€ d’amendes et les frais de publication du jugement dans la presse locale (soit environ 24 460€). Condamné en première instance, il fait appel. Une fois de plus, il sera relaxé en novembre 04 pour un vice de procédure dont Wallerand de Saint-Just est un fin dénicheur. Le tribunal n’a pas pris sa décision sur le fond mais sur la forme.

Plus récemment, Binder a été condamné en octobre 2005 par le tribunal correctionnel de Mulhouse à 2000€ d’amende et 1000€ dommages et intérêts pour avoir proféré des injures raciales à l’encontre d’un jeune d’origine étrangère qui s’opposait aux colleurs d’affiches du FN venus, dans son village, coller des affiches réclamant le rétablissement de la peine de mort. Seulement un mois après, le responsable du FN 68 et son homologue Bas-Rhinois sont condamnés à 5000€ d’amende pour incitation à la
haine en raison de l’appartenance à une religion, sans compter les frais de justice.

Malgré la présence d’une cinquantaine de frontistes devant le tribunal, malgré le soutien apporté par Gollnisch et Bernard Antony, l’avocat Wallerand de Saint-Just n’évitera pas la sanction. A l’origine de cette nouvelle affaire, un tract islamophobe comportant une caricature de l’Angelus montrant une campagne alsacienne dévastée au-dessus de laquelle domine un minaret. Patrick Binder déclare alors «Nous sommes en France dans un Etat de type stalinien ou hitlérien.»

Eternelle victime, le conseiller régional et conseiller municipal de Mulhouse est condamné en avril 2011 à trois mois avec sursis et 5000€ d’amende pour « injures publics et incitation à la haine raciale ». L’élu FN a évidemment fait appel de la décision sur les conseils de ses avocats bien connus : Louis Aliot et Walerand de Saint Just. Dans l’attente des résultats du procès, une autre affaire écorne l’image de bon père de famille du chef de file FN. Juin 2011, l’entreprise de carrosserie industrielle Dorgler se sépare de son responsable administratif et financier après seulement 6 mois d’embauche : Patrick Binder serait parti avec la caisse destinée aux formations des salariés ! Alphonse Dorgler, directeur général de l’entreprise, a déposé plainte pour le détournement d’au moins 22 000€ au profit personnel de Patrick Binder. Voilà qui entache également l’image sociale d’un FN proche des ouvriers et ouvrières…

Mais Patrick n’est pas le seul à avoir des soucis financiers, moraux et politiques. Bernard Frey, actuel n°2 du FN Mulhousien, élu en 2008 -qui déteste magistralement Binder- est lui aussi acculé. Ce patron de bistrot louait depuis des années une dizaine de chambres situées au dessus de son troquet. Sordide, les piaules mesuraient 6 mètres carrés (le minimum légal est de 9…) pour 250€ mensuels. Moisissures, absence de boite aux lettres, toilettes communes, chaudière défectueuse, encore un amoureux – sans scrupule – du petit peuple de France « c’est presque du social. » ose-t-il déclarer. Contraint par diverses administrations d’arrêter d’exploiter la misère sociale, ce loueur de sommeil touche le fond « Depuis, je ne loue plus. C’est pour ça que je suis revenu en politique ». Les électeurs apprécieront la franchise. Outre ses déboires judiciaires, Binder qui a surfé un temps sur une image dynamique, n’arrive pas à faire décoller le nombre d’adhérents et voit ses initiatives sombrer. Son blog à l’instar du journal papier, est mort, son appel du « 18 juin » est resté sans écho, son rassemblement de la Jeunesse d’Alsace est un bide, il n’est plus que l’ombre de lui-même au conseil municipal de Mulhouse…Les conflits internes au FN, exacerbés lors des « primaires » du parti pour désigner la succession de JMLP, ont définitivement affaibli les maigres structures alsaciennes.

Ainsi, le vieux second couteau Bernard Frey devrait – après plus de 25 ans de bons et loyaux services au FN – bénéficier de la prochaine mise au placard de Patrick Binder pour accéder à la tête de liste mulhousienne. Rien n’est moins sûr. Il semblerait qu’un revenant vienne jouer les troubles faits. Quelques indices : il est un jeune RPR durant ses années science-po à Strasbourg. Il intègre le FN en 1984 et devient le leader du FN Haut-Rhinois. Il est député frontiste de 1986 à 1988 et manque de peu être élu maire de Mulhouse en 1995 avec plus de 35% des voix au premier tour. Il se fâche avec JMLP et lors de la scission de 1998 part chez Mégret avec les 62 000 francs de la caisse de la fédération FN 68. En rupture de ban, il intègre le mouvement régionaliste brun Alsace d’Abord dont il sera lourdé en mai 2003 pour finir en souverainiste au MPF…Qui est ce professionnel de la politique girouette ?

Gérard Freulet ! Cela promet une ambiance joyeuse au sein du FN 68. Frey qui déteste Binder est aussi très en froid avec Freulet. Une vieille histoire de cassage de gueule et de voiture arrosée à coups de gros plombs en décembre 1991 ? Cela présage peut-être d’un rapprochement Binder-Frey puisque Binder est très fâché, lui aussi, avec Freulet. Les deux larrons étaient en procès, en avril 2001: suite à la scission de 1998, l’ambiance était abominable et Binder avait -lors d’une émission radio – laissé entendre que son domicile personnel avait été recouvert d’affiches par les sbires de Freulet. Ce dernier porte plainte mais finalement Binder sera relaxé de l’accusation de diffamation par le tribunal et le pauvre Freulet débouté. Bonne ambiance entre vieux compagnons de route. C’est certain, à l’approche des présidentielles, il va y avoir du sport !

FNBasRhin

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