REFLEXes

Un week-end de fichu…

Posté le 10 octobre 2005

Comme cela n’aura échappé à personne et en particulier pas à tous ceux et toutes celles ayant accès à la chaîne LCI, ce week-end a vu se dérouler le rassemblement des BBR. Il était inévitable que l’équipe de REFLEXes aille y faire un tour, histoire de se rendre compte par nous-même de l’état du mouvement nationaliste dans sa composante la plus vaillante et la plus vieillissante. Nous n’avons pas été déçus dans nos attentes.

Arrivée le samedi en début d’après-midi. Le parking réservé aux visiteurs est immense… et vide. Au fond se profilent Ariane et divers aéroplanes qui donnent un petit air décalé à l’ambiance générale. A l’intérieur l’ambiance est excessivement calme et elle le sera d’ailleurs tout l’après-midi. Les visiteurs ne risquent pas de se piétiner et tout au plus reconnaît-on certaines personnalités comme Fabrice Robert des Identitaires. La « fête » se présente en fait comme un simple rassemblement des fédérations FN et les stands externes à l’organisation sont peu nombreux. Ils se composent pour l’essentiel de stands de presse (Rivarol, Présent, Minute, Faits & Documents), de quelques entreprises commerciales de cadres frontistes ou proches du FN, et enfin de deux ou trois associations catholiques ou « sociales ». C’est le cas en particulier de Solidarité Des Français et de l’Association des Victimes de Violence, de Discrimination et de Spoliation, toutes les deux pseudopodes du Bloc Identitaire. Le stand le plus actif et le plus animé demeure évidemment celui du FNJ et de son inévitable buvette. Le nombre de boneheads présent y était d’ailleurs inversement proportionnel au nombre de supposés vrais militants et on se serait cru à un défilé Lonsdale. On pouvait y voir aussi quelques « vieilles » figures de la dernière génération du GUD et des Jeunes Identitaires prétentieux. Un peu plus tard dans la soirée, tous ces jeunes gens se livreront d’ailleurs à leur deuxième activité favorite après l’absorption de bière : se distribuer des baffes. Arrivés au terme de cette première journée, nous étions relativement confiants dans l’échec annoncé des BBR.

Mais le dimanche est venu infirmer cette première impression et il est vrai qu’il y a eu nettement plus de monde, l’espace consacré au discours de Jean-Marie Le Pen étant complètement rempli. Moyennant quoi, on demeure loin bien évidemment de l’affluence des BBR d’avant 1999 mais ce rassemblement s’avère néanmoins nettement plus porteur que le défilé du 1er mai. Nous ne nous hasarderons malgré tout pas à proposer une évaluation numérique, il aurait fallu pour cela rester scotchés aux portiques d’entrée.

A défaut de chiffres, on peut au moins tirer des enseignements de ce week-end.
- Le FN est divisé. Ce n’est pas un scoop mais cela s’est encore vérifié ces deux jours. Les conversations ne cessaient de bruire des rumeurs de démission de Carl Lang, poussé vers la sortie par le camp « mariniste ». Il est d’autant plus divisé que l’affaiblissement du Menhir se confirme, qu’on le voit de près lors de sa tournée des stands ou qu’on l’écoute lors de son discours de dimanche après-midi.
- Le FN est seul. Il est d’autant plus seul qu’il a fait le vide autour de lui. Non seulement les structures externes invitées étaient peu nombreuses, mais le DPS a passé une bonne partie de son week-end à chasser les « intrus », à savoir des revues personna non grata comme la revue des Identitaires ou des babioles nazies trop ostensibles. Cela n’empêchait pas le visiteur un peu curieux de pouvoir se procurer un tract révisionniste sur le stand d’Emmanuel Ratier (tract d’Alain Guionnet et de son journal Révision « Tous sorciers ! »). Mais cela garantissait aux dirigeants du FN qu’il n’y aurait pas trop de commentaires désobligeants dans la presse. Le côté négatif de cette situation pour le FN est évidemment que certains de ses membres lorgnent du côté de structures semblant avoir le vent en poupe comme le MPF et que cela s’entend. A l’instar des rumeurs claniques, le vicomte aura alimenté les conversations. De là à ce que cela se traduise dans les faits et par des transferts de cadres…
- Le FN est vieux. Le FNJ semble erratique et la moyenne d’âge est à l’image du chef. Pour autant le FN n’est pas mort et il n’est pas certain que le MPF ne soit pas autre chose qu’une esbrouffe médiatique comme a pu l’être le MNR et Bruno Mégret il y a 5 ans. Seul l’avenir nous le dira mais on peut au moins se poser la question : existe-t-il réellement un espace politique entre la droite libérale et la droite nationaliste ? Rien n’est moins sûr et le MPF pourrait bien en faire les frais. C’est en tout cas le mal que nous pouvons souhaiter à ce parti…

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