Texte initialement publié en 2004 dans le livre Rock Haine Roll
La mouvance RIF est tout sauf unifiée. C’est un patchwork de structures plus ou moins concurrentes qu’il nous faut envisager séparément. Chaque acteur de cette mouvance a en effet sa propre définition de ce qu’est le RIF, certains contestant même la pertinence de ce terme. Pas de charte ou de valeurs communes donc, ni a fortiori de stratégie.
MEMORIAL RECORDS (MR)
C’est historiquement le premier vrai label de RIF. Son statut est à l’origine associatif, sous la forme d’une association loi 1901 déposée en août 1997 et dont le président est Julien Beuzard. Ce dernier est rejoint en octobre 1998 par Fabrice Lauffenburger, qui devient secrétaire de l’association. Le label dans sa forme associative a un but clairement identifié : être une structure capable de financer le groupe In Memoriam.
Memorial Records devient une structure commerciale en janvier 1998 lorsque Julien Beuzard, Mattias Bricage et Arnault Ducret s’associent à Gilles Soulas pour monter une SARL. Gilles Soulas est un vieux militant nationaliste mais il n’est apparu sous les feux de la rampe que lorsque L’Événement du Jeudi du 17 avril 1997 a signalé dans un petit article que le fonds de commerce de la librairie néofasciste parisienne l’Æncre était à vendre et que le seul acheteur déclaré était la Société Européenne de Diffusion et d’Édition (SEDE). Or la SEDE, qui est-ce ? Deux « vieux » militants de l’extrême droite, à savoir Gilles Sereau et Gilles Soulas. Nés respectivement en 1959 et 1955, les deux Gilles ont milité soit au FN pour le premier, soit au PFN pour le second. En effet, Gilles Soulas a fait ses premières armes au sein du Front de la Jeunesse, la structure de jeunesse du GUD et du PFN[1], et est d’ailleurs parti combattre au Liban par cette filière en 1975 tout comme il a été candidat de ce parti aux élections européennes de 1979 sur la liste Union française pour l’Eurodroite. Passé au FN après la disparition du PFN, tout comme un certain nombre d’autres militants, il devient permanent du FN en 1985 et est candidat aux élections régionales de 1986 à Paris. On le retrouve ensuite comme membre de l’équipe de Serge Martinez aux municipales de 1989, avant que son nom apparaisse moins dans l’actualité du mouvement nationaliste. Mais outre la SEDE, Soulas gagne alors sa vie grâce aux minitels dits « de charme », qu’on appellerait tout simplement ou moins hypocritement des minitels de cul ! Et, circonstance aggravante d’un point de vue néo-fasciste, de cul parfois homosexuel !! Grâce à une société à titre personnel créée en 1992, PromoFrance Organisation, Soulas exploite alors la misère sexuelle de ses contemporains par le biais des 36.15 FAF (Femme A Femme), FEF, DAM, FUREUR, SORTI, COR, GROMAGO, DESTYN, DECIBEL, MATRI, KSTING. Comme l’indiquent les intitulés de ces services, Soulas vise large et n’exploite pas que le « charme ». Il compte aussi sur l’astrologie, les services matrimoniaux, etc. Mais en homme prévoyant, il a également développé une autre société, de composition et photogravure, LP communications, dont l’objectif principal est la publicité pour les services minitels évoqués ci-dessus. Soulas contribue ainsi, à son échelle, à alimenter ces campagnes d’affichage sauvage qui donnent une « image-dégradante-de-la-femme-comme-épouse-et-comme-mère ». Il a officiellement abandonné cette activité télématique fin 1998, déclarant à la commission d’enquête parlementaire sur le DPS[2] « qu’elle n’était plus rentable. Par ailleurs, certains articles de journaux[3] avaient annoncé que nous faisions de la télématique rose, ce qui a fait fuir nombre de nos clients ». Soulas tire cependant toujours une partie de ses revenus par le biais de la société Conseil Promotion Service, qui fait de l’affichage essentiellement politique.
Comment expliquer l’intervention directe de Soulas dans un secteur a priori encore peu porteur comme le RIF ? Ce n’est évidemment pas pour l’amour du rock qu’on le retrouve embarqué dans cette histoire. Mais le RIF est alors au cœur d’une opération de séduction menée en direction de la jeunesse par les différents courants du FN, avec des résultats variables il est vrai. De fait, il faut rapprocher l’apparition de Memorial Records de celle de DEFI, Diffusion des Éditeurs Français Indépendants : cette SARL de 50 000 francs est officiellement créée en janvier 1997 par l’association des Éditions nationales, présidée par Bruno Mégret, dont la principale activité est l’édition des ouvrages écrits par des cadres frontistes, dont Mégret au premier chef. DEFI s’est lancée dans la vente par correspondance, et son catalogue, Durandal, est un bon recueil de tout ce qui se fait à l’extrême droite, des livres d’Emmanuel Ratier aux disques de RIF en passant par les bijoux celtiques de la Mélusine. Or les personnes qui font vivre DEFI sont bien représentatives de cette génération de militants qui, contrairement à la précédente, n’est pas obligée d’investir la droite parlementaire pour se reconvertir et qui a clairement choisi le camp mégretiste : le gérant de DEFI est Damien Bariller[4], lieutenant de longue date de Mégret né en 1966, et le responsable des ventes est Philippe Schleiter[5] (dit Philippe Sevran), né en 1972 et à l’époque coordinateur national du Renouveau étudiant. Par ailleurs, le catalogue Durandal est élaboré par Riwal Communication, que les fidèles lecteurs de la revue REFLEXes connaissent bien et qui est une véritable pépinière d’anciens militants du GUD. Cette offensive en direction de la jeunesse se traduit également alors par le coup de pouce donné à Réfléchir & Agir par Soulas. Son implication correspond ainsi à une démarche très précise de satellisation de la jeunesse nationaliste et de ses éléments les plus dynamiques et radicaux autour de la mouvance de Mégret. Memorial Records, pour sa part, démarre avec un capital de 50 000 francs, ce qui est correct pour une structure de cette taille.
Si la structure a réussi à assurer la pérennité de ses activités, elle a malgré tout connu quelques échecs. C’est ainsi que le projet de boutique Memorial Records sur Paris est finalement tombé à l’eau alors que son adresse rue Pernety (XIVème arrondissement) circulait déjà. La perspective d’ennuis liés au commerce des librairies nationalistes, le risque de voir la boutique devenir la cible de dégradation ont finalement convaincu Soulas d’abandonner ce projet. Il en est allé de même avec la revue Entre Terre & Lumière (ETEL) pourtant annoncée à grand bruit dès le printemps 2002 et sur internet à partir de septembre de la même année[6] :
« Bonjour,
un nouveau magazine communautaire intitulé Entre Terre & Lumière paraîtra le 9 novembre. De qualité professionnelle, sa périodicité sera quadrimestrielle pour la première année puis trimestrielle si tout va bien. Son contenu est politico-culturel et son tirage de 1000 exemplaires pour 32 à 36 pages. »
L’équipe de ETEL était censée être composée de membres d’In Memoriam, mais aussi du webmestre du label, du frère de Julien Beuzard ou de compagnons de route comme Olivier Aimon, un proche de Maxime Brunerie jusqu’au fatidique mois de juillet 2002. Il semble que des querelles internes aient torpillé le projet. Memorial Records devait également se développer avec une filiale en Suisse sous l’impulsion du même Olivier A., mais la tentative d’attentat menée par Brunerie contre Jacques Chirac le 14 juillet 2002 et la pression policière qui s’en ait suivi semblent l’avoir poussé à mettre entre parenthèses son implication dans ce milieu tant sur le plan musical que militant.
Si, par l’intermédiaire d’In Memoriam, les dirigeants de Memorial Records attaquent régulièrement Fraction et BBRock pour des paroles trop proches du RAC, cela ne les empêche pas de vendre bon nombre de CD RAC sur leur site comme Evil Skin, gentiment présenté comme un groupe oi français, ou le CD pirate des Tolbiac’s Toads. Leur site, très professionnel, s’est associé à celui du Coq gaulois au cours de l’année 2001 2002 pour le forum de discussion.
BLEU BLANC ROCK, OU BBROCK (OU ENCORE BBR)
Cette association a été fondée fin 1998 par Paul Thore, Fabrice Robert et Jean-Christophe Bru dans le but de « promouvoir l’art populaire et non-conformiste ». L’équipe s’est en partie remaniée avec le retrait de Bru qui a été remplacé par Thibaud Lamy en novembre 2001. C’est d’ailleurs à cette occasion que l’association a également changé de nom. Quoique l’appellation Bleu Blanc Rock ne soit pas très originale en soi, on peut se demander si ses fondateurs ne sont pas aller la pêcher dans le bulletin Le Lansquenet, journal lié au FNJ Aix à sa fondation en 1997 et qui avait dans chacun de ses numéros une tribune Bleu Blanc Rock consacrée au RIF.
Le label a peu à peu agrégé autour de lui une partie des groupes de RIF et a joué la carte de la mouvance, chaque membre ou groupe-membre affichant une solidarité sans faille avec l’ensemble de BBR, au moins en public.
Malgré les apparences et en particulier malgré l’orientation RAC de certains groupes (Fraction ou Insurrection pour ne citer qu’eux), ce label s’est créé sur une stratégie d’ouverture qui a pris dès le début une tournure relativement agressive envers les autres acteurs du RIF comme en témoigne cette réponse donnée à une question de la revue Tribune musicale[7] :
« - Tribune musicale : Pourquoi Bleu Blanc Rock ?
- BBR : Avant le lancement de l’aventure Bleu Blanc Rock, personne ne se souciait vraiment de faire sortir le rock identitaire du “ ghetto ”. Les politiques parlaient du “ RIF ” dans leurs journaux internes, les labels placés sous leur coupe affirmaient soutenir le RIF… mais au fond tout ce beau monde ne songeait qu’à récupérer les groupes. Il était nécessaire de lancer une structure indépendante et à but non lucratif qui travaille avec les militants au développement du rock identitaire. ».
Cette stratégie a pris deux formes. D’une part, le label visait à diffuser au maximum le RIF hors de son milieu, y compris à perte financièrement parlant. Par le passé, BBR a ainsi été à l’initiative d’une cassette audio et d’un CD à prix coûtant, Antimondial, afin de diffuser le RIF. Il est néanmoins difficile d’évaluer son impact, au sein de la scène faf, comme du côté du grand public. On peut cependant émettre l’hypothèse que de ce côté, le résultat est très limité. Il semble malgré tout que la cassette ait dépassé les 5000 exemplaires diffusés. Le CD compilation, en tout cas, a fait réagir, et pas forcément dans le sens que le label attendait. Figurait en effet parmi la quinzaine de groupes y ayant participé un groupe du Havre, L’FIJ. Or, celui-ci ne s’étant pas particulièrement renseigné sur BBRock, dut rapidement protester du fait que sa bonne foi avait été abusée par BBRock. On put ainsi rapidement lire sur son site, à la place du forum, le message suivant[8] : « Nous avons dû fermer le livre d’or et le forum car de nombreuses personnes se sont crues bon de nous faire parvenir des messages xénophobes, antisémites, racistes et fascistes sur notre site. En effet, fin 2001, nous avons participé à une compile dont le thème était les effets de la mondialisation sur les pays pauvres, il s’est avéré que l’association à l’origine de ce projet est une association à caractère extrémiste et nationaliste. Bref, nous nous sommes fait avoir ainsi que d’autres groupes havrais, et cette association vend et distribue dans la France entière des compiles Anti mondial dont nous figurons parmi une quinzaines de groupes à tendances fascistes.
À l’heure actuelle, nous recevons tous les jours des messages extrémistes et des menaces, nous sommes par conséquent obligé de fermer non pas le site, mais le forum et le livre d’or.
Nous sommes vraiment catastrophés et dégoutés de ce qui se passe en France et sur notre site, nous continuerons à nous battre contre le F.N, contre Le Pen et contre tous ceux qui s’opposeront à nous dans cette lutte qui est l’extermination des fâchos. Ce sont des mots durs pour des brutes qui subsistent dans beaucoup de pays malheureusement.
Le groupe et le crew de L’FIJ étant composé de différentes origines nous sommes sincèrement écœurés que des personnes insultent notre dignité et celle de nos bons et loyaux visiteurs. Nous sommes profondément désolés pour vous, et espérons que cette situation changera très vite. C’est pourquoi avec la collaboration d’autres collectifs de musique et associations du havre, nous avons décidé il y a déjà quelques temps de faire un dossier d’enquête sur l’association BBROCK mis en cause dans ce dossier, ainsi que le Coq gaulois pour avoir diffusé des messages violents, nazis et fâchos.
Information judiciaire : Maître Dumel avocat à la cour, rendra un dossier complet de la situation pour l’atteinte et le préjudice porté à vous, nous et notre dignité, aux juges des affaires culturelles de Rouen, que nous remercions pour sa collaboration et son travail. Nous vous informerons des suites de cette affaire merci de votre fidélité ainsi que de votre compréhension, car il est expressément clair que nous sommes contre le FN.
Nous vous remercions. L’FIJ. »
De fait, la stratégie de BBRock se heurte généralement très vite aux limites du ghetto nationaliste qui correspondent grosso modo aux valeurs portées par une grande partie de son public : hitlérisme rampant, antisémitisme et fascination pour les crimes de masse qui vont avec, peur obsessionnelle du métissage… Pour autant, l’analyse menée par BBRock sur la potentialité d’un véritable développement d’un courant musical identitaire n’est pourtant pas fausse. Elle rejoint en effet diverses enquêtes journalistiques menées ces dernières années et en particulier celle publiée dans Le Monde[9] par Philippe Broussard en mai 2002 à la suite du premier tour des élections présidentielles. Le journaliste y soulignait l’importance de cette frange de la jeunesse française blanche touchée par le racisme anti-arabe mais ne militant pas pour autant dans les rangs de la droite extrême ou ultra. Une jeunesse portant un réflexe et un repli identitaires qui ne disent pas leur nom. Malgré cette pertinence d’analyse de la part du label BBRock, la stratégie qu’il développe n’est pourtant pas foncièrement cohérente puisqu’elle essaie de jouer sur deux tableaux : elle essaie à la fois de sortir du milieu RIF tout en s’appuyant sur celui-ci. L’explication tient évidemment à l’aspect financier des choses : le public RIF est un public captif qui assure à n’importe quelle production de ce courant des retombées financières minimum. Il en serait tout autrement si BBRock jouait complètement la carte de l’infiltration musicale et de l’anonymat : les risques financiers seraient alors maximum. Voilà pourquoi BBRock préfère donc jouer la sécurité, ce qui limite de fait et heureusement ses capacités d’impact.
Toujours dans cette perspective d’ouverture, BBR avait lancé en 2001 la création de cellules BBR dans toute la France, pour promouvoir le RIF. L’idée était bonne dans la mesure où cela permettait une gestion plus locale de la promotion et de la diffusion, et donc une extension de ces dernières. L’expérience démarra bien avec la création de deux cellules, l’une à Paris animée par Maxime Brunerie, et l’autre à Rennes avec Sylvain Averty[10] et Bertrand Miedan[11]. C’est cette dernière qui s’est avérée la plus active avec la mise sur pied de deux concerts en 2001, le premier en mars avec Insurrection et le deuxième en octobre avec Bagadou Stourm (groupe RAC breton) Fraction et Kaiserbund. Les deux cellules sortaient également un petit bulletin photocopié, Roazhon Rock à Rennes et Musiques d’ici à Paris. Mais l’expérience a rapidement tourné court, les Bretons rencontrant l’hostilité non feinte d’une partie de la mouvance nationaliste bretonne : la cellule bretonne arrête ses activités fin 2001.
D’autre part, outre le fait de sortir le RIF du ghetto nationaliste, Fabrice Robert a toujours eu la prétention de faire de BBRock un moyen de communication pour amener une partie de la jeunesse aux idées NR à travers la musique, voire de s’adresser à des militants anti¬mondialisation « sincères » mais trompés par les « infâmes gauchistes » et de les convaincre. Ceci explique toute la rhétorique sur la « nouvelle alternative », développée ici sous la plume de Thibaud Lamy[12] :
« Aujourd’hui, les vrais punks, rebelles et anticonformistes, ce sont les groupes identitaires. […] Le nouveau rock alternatif, qui a pris son envol il y a près de dix ans avec la création de Vae Victis, considéré par beaucoup comme les précurseurs de ce que beaucoup ont appelé à tort le rock identitaire français se porte bien. […] Écologie, régionalisme, défense des identités, anti-mondialisation et lutte sociale, les groupes de rock identitaire sont là, prêts à de nouveaux combats, engagés dans une nouvelle alternative, déterminés et bien vivants. » Cela a pu donner à BBRock un certain ton gauchisant qui ne doit évidemment tromper personne : cela s’inscrit tout à fait dans la stratégie développée par BBRock, qui vise à essayer de donner une image policée de lui-même. Mais autant dire que sur ce plan, la démarche est peu cohérente, aussi bien par la promotion du groupe Insurrection que par celle de Regnum Æternam dont la pochette de l’album est, rappelons-le, une photo de soldats nazis.
SON LIBERTE
Ce label associatif a principalement sorti les disques de Basic Celtos et de Brixia : il constituait donc le support de la micro-galaxie Elendil. L’équipe de Son Liberté était investie dans BBRock avant que les embrouilles des années 1999-2000 les amènent à prendre leurs distances. L’association Son Liberté existait bien avant l’apparition du RIF et, comme c’est relativement fréquent dans ces milieux-là, la structure a été reprise par les membres de ces groupes. Ces derniers avaient par ailleurs sorti leurs premiers albums sur un petit label indépendant, MC Records. Ils étaient alors diffusés par la SERP, ce qui n’est pas étonnant, puisque MC Records signifie Marie-Caroline Records, du nom de la fille de Jean-Marie Le Pen qui gérait la SERP lors de ses dernières années d’existence. Son Liberté a, de fait, toujours plus ou moins essayé de se tenir en dehors des conflits internes au milieu RIF, sans forcément y parvenir en raison de la personnalité de Jack Marchal.
Ce label avait lancé une petite liste de VPC appelé « Zone d’Œuf », apparemment pas très active. Il semblerait que Son Liberté soit en train de cesser ses activités.
MUSIQUE & TRADITION (M&T)
Ce label est basé sur Lyon ; sa région et il a été créé en février 1998 par Sébastien Blanchard et Frédéric F. dans le but de « promouvoir les artistes et écrivains attachés au respect du patrimoine culturel européen ». Si tous les deux sont de jeunes militants nationalistes, Sébastien Blanchard est plus connu comme militant du GUD Lyon. Il fut en effet condamné en septembre 1998 par le tribunal correctionnel de Lyon à cinq mois de prison avec sursis pour violences et menaces contre trois militantes de l’UNEF. Il est en outre membre d’un groupe de hard-core nationaliste révolutionnaire (NRHC), Ultimatum, qui a deux albums à son actif. Cela explique que Musique & Tradition n’ait pas produit et diffusé que du RIF et qu’on puisse y retrouver des groupes RAC comme Chevrotine ou 9ème Panzer Symphonie ainsi que des groupes suprémacistes blancs américains comme RaHoWa ou Bound for Glory, par exemple. L’association a pu compter sur l’aide et l’infrastructure de l’imprimerie Saint-Joseph, créée en 1981 et dirigée par Pascal Marion. Ce dernier est un cadre lyonnais du FN qui a déjà été candidat pour le parti, sans être sectaire pour autant. Proche des milieux catholiques nationalistes, il imprime par exemple le journal de l’Œuvre française à Lyon, Jeune Nation. Musique & Tradition pouvait de fait être considéré comme proche du FN et passait d’ailleurs par le groupe FN au conseil régional pour ses envois postaux. Mais il a essayé de maintenir une certaine neutralité, et on a ainsi pu voir un stand M&T au Conseil national du MNJ les 9 et 10 octobre 1999 à Lyon. L’association a été officiellement dissoute en février 2001, mais elle continue ses activités.
PIT RECORDS
Ce label, fondé en 1994 par Olivier Garnier et Frédéric P. dans l’Essonne, n’est pas à proprement parler un label RIF. C’est un label clairement RAC, qui, à l’occasion, a sorti des groupes comme Fraction Hexagone, Vae Victis ou Traboules Gones. D’ailleurs, Garnier a un bon passé de bonehead derrière lui, même s’il n’a plus la boule à zéro. Il a en effet animé dans sa prime jeunesse le fanzine After Shave, lancé en 1993, et qui publie des interviews des groupes nazi-skins de l’époque. Mais Garnier réfléchit également et il milite au sein du Renouveau étudiant sur Paris dans ces années 1990. Pourtant, malgré ce passé, son label n’a pas bonne réputation dans le petit milieu RIF. Tout d’abord, Garnier traîne derrière lui une belle réputation de voleur, et pas que dans le milieu du RIF. Nombreux sont ses clients qui n’ont jamais reçu leur commande ou des produits de mauvaise qualité. D’ailleurs la sortie de la compilation Bleu Blanc Rock fut un temps retardée pour cause de problèmes d’argent avec Pit Records. Ensuite, son sens du marketing le pousse régulièrement à orner les pochettes des groupes d’images de SS, sans que les groupes revendiquent leur appartenance au nazisme, ce qui fait désordre dans la quête de respectabilité et de discrétion que recherchent certains groupes RIF. Cela n’empêche pas Garnier d’être pourtant régulièrement invité, comme lors de la dernière journée identitaire organisée par Fier de l’Être en novembre 2003.
- Parti des Forces Nouvelles, frère ennemi et concurrent direct du FN durant toutes les années 1970.[↩]
- Le DPS : service d’ordre du Front national ou garde prétorienne ? Commission d’enquête parlementaire présidée par Guy Hermier et enregistrée à la présidence de l’Assemblée nationale le 26 mai 1999.[↩]
- Entre autres REFLEXes. Cf. n°52, l’article intitulé « Gilles Soulas, faf de petite vertu ».[↩]
- Damien Bariller a adhéré au FN en 1987. Responsable FNJ sur Aix dès 1988, il entre au comité central du FN dès 1990 et devient directeur de cabinet de Bruno Mégret. La décennie 1990 l’a vu occuper diverses responsabilités au sein du FN et participer aux différentes élections sur Aix. Il a tout naturellement suivi Bruno Mégret lors de la scission fin 1998 et il est devenu un cadre du MNR, tout en étant directeur de la communication de Vitrolles. Il a quitté le MNR en 2002 après les élections législatives.[↩]
- Philippe Schleiter a bien évidemment lui aussi suivi Mégret lors de la scission de 1998, devenant le directeur national du MNJ et cadre dirigeant du MNR. Il a abandonné ce dernier parti en 2002, après les élections législatives.[↩]
- Message internet posté sur le forum du Coq gaulois, 19 septembre 2002[↩]
- Tribune musicale n°2, été 2000[↩]
- Nous n’avons supprimé qu’une toute petite partie des fautes d’orthographes qui émaillaient cette réponse. NDLR.[↩]
- Le Monde, 27 mai 2002[↩]
- Ancien militant du FNJ devenu dirigeant du MNJ en Bretagne (Rennes) ; également militant d’Unité radicale et du GUD Rennes, il a été candidat du MNR aux élections législatives de juin 2002 en Bretagne.[↩]
- C’est lui aussi un ancien militant du FNJ, mais en région parisienne ; il a suivi le même parcours que Sylvain Averty, étant simplement suppléant aux législatives 2002.[↩]
- Jeune Résistance n°28, automne 2002.[↩]
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