REFLEXes

Nationalisme et République

Nationalisme et République est une revue trimestrielle, diffusée en kiosques, qui apparaît en juin 1990. Son directeur est Michel Schneider, ancien directeur des Cahiers du CDPU. Parmi les très nombreux rédacteurs on trouve Thierry Mudry, Jean Thiriart, Jean-Jacques Mourreau (ancien du GRECE), Pierre Brader (GRECE), Christianne Pigacé, Bernard Notin, Jean- François Touzé (ex-FN), Robert Spieler (à l’époque déjà ex-FN), Olivier Cazal (ex-PFN et FN), Jean- François Joly (revue Persiste et signe), Soraya Djebbour (ex- FN), ou encore Luc Michel.

La revue vantait les vertus d’une « troisième voie » entre capitalisme et socialisme et N&R se voulait donc une revue incarnant une ligne national-révolutionnaire et national-populaire : «N&R défend une (… ) solidarité sociale et d’indépendance nationale dans le cadre d’une Europe des peuples en voie de libération». De ce fait, les liens et contacts avec le Front National étaient tendus. Les cadres frontistes jugés les plus réactionnaires par la rédaction étaient violemment attaqués. En réaction la vente de Nationalisme et République fut interdite aux BBR. Parallèlement, M. Schneider militera ouvertement pour l’accession de Marie-France Stirbois au secrétariat général du FN.

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La revue fera surtout parler d’elle par rapport à certains de ses collaborateurs, hors-normes politiquement parlant. Ses colonnes seront ouvertes à Jean Brière, en novembre 1991, alors que cet ancien porte-parole des Verts venait d’en être exclu pour des thèses jugées antisémites par ses camarades. L’ancien militant d’ultra-gauche Pierre Guillaume ou l’ancien communiste orthodoxe Roger Garaudy s’ y exprimeront aussi. L’un des animateurs de la revue était Yves Bataille, vieux routier du national-bolchevisme, fondateur en 1971 de l’Organisation Lutte des Peuples. L’OLP aura quelques contacts avec un autre groupuscule italien, Lotta Di Popolo, qui sera surtout connu pour avoir été classé politiquement comme « nazi-maoïste ». En 1973-1974 l’Organisation Lutte du Peuple aurait passé des accords avec le SAC pour lutter en commun contre les « gauchistes » mais la structure passera relativement inaperçue parmi les multiples groupuscules nationalistes qui existent alors en France.

Le petit groupe rassemblé autour de M. Schneider essaiera de peser sur le contexte politique tourmenté de l’époque. Il se prononcera en particulier contre la guerre du golfe, suggérant une Coordination pour le retrait de la France de la guerre américaine, en fait une coquille restée vide. Cela permettra surtout à Thierry Mudry (alias Ramon Blanc-Colin) d’essayer de relancer la lutte contre «l’ordre américano- sioniste» dans le n° 5 de N&R en proposant un rassemblement aux côtés de «Chevenènement, Lajoinie, Jobert et Waechter». Par ailleurs, M. Schneider et Jean Thiriart seront en août 1992 à Moscou, le premier étant même blessé lors de l’assaut des nationalistes russes contre la maison de la radio.

La publication de la revue s’arrête fin 1992.

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