REFLEXes

Jean-Marie Le Pen des origines

15 janvier 2003 Les institutionnels

NOTA: Faire la biographie de Jean-Marie Le Pen jusqu’à nos jours serait assez fastidieux, et surtout recoupe de beaucoup l’historique du FN que nous proposons par ailleurs. Il existe d’autre part plusieurs biographies du personnage, dont certaines de qualité. C’est pourquoi nous nous contenterons d’un bref aperçu de son parcours avant qu’il devienne le patron du FN.Le Pen naît le 20 juin 1928, à la Trinité-sur-Mer en Bretagne ; son père, patron pêcheur, meurt en 1942. Après un parcours scolaire plus chaotique que brillant, il se signale à Paris en 1950 autant pour sa présidence de la Corpo de droit, un syndicat étudiant, que pour ses coups de poings contre ses adversaires politiques. Fin 1953, iI sert en Indochine, quelques mois avant le cessez-le-feu. À 28 ans, il est député de Paris pour le mouvement populiste dirigé par Pierre Poujade. Il se coule dans le moule de l’Assemblée mais s’affronte rapidement à Poujade, qui ne veut pas trop marquer son mouvement par des prises de position d’extrême droite. Le Pen se fait le porte-parole des va-t-en guerre colonialistes et obtient une affectation dans la Légion. Il participe à l’expédition de Suez. En Algérie, il n’a pas laissé de souvenirs marquants, sauf peut-être chez les prisonniers qu’il a interrogés…

En 1958, il est réélu député de Paris puis lors des événements de mai 1958, il tente de retourner en Algérie pour aider les ultras, mais il en est expulsé. Il s’engage dans la défense de l’Algérie française. En 1962, il fonde, avec l’ancien SS français Léon Gaultier, la SERP, une société qui édite des disques militaires et politiques, avec une nette préférence pour ceux de l’armée nazie. C’est cette activité qui lui vaut une condamnation pour apologie de crimes de guerre. Il dirige la campagne de Tixier-Vigancour aux présidentielles de 1965 et il arrive à organiser autour de lui des intégristes, des païens, des monarchistes et même des républicains. Après l’échec (5,27% des voix), puis l’éclatement en 1966 des Comités Tixier-Vigancour, Le Pen entame une nouvelle traversée du désert jusqu’en 1972 où il accepte la présidence du Front national.

Une fois débarrassé de ses protecteurs d’Ordre nouveau, Le Pen organise son parti en rassemblant autour de lui les différentes factions de l’extrême droite et de la droite extrême en contrôlant les nominations, les finances, les relations internationales, en divisant pour mieux régner et en jouant les uns (Stirbois, Lang puis Gollnisch) contre les autres (Mégret), y compris en pratiquant les purges nécessaires pour maintenir sa mainmise totale sur le parti. Lui qui avait dû être le second de Poujade et de Tixier-Vigancour, qui avait vu l’extrême droite végéter à moins de 5% pendant des années, devenait ainsi au fil du temps le leader d’un parti riche, puissant tant par sa structure militante que par son potentiel électoral et, qui plus est, médiatisé à outrance pendant de nombreuses années…

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