REFLEXes

Naissance du Frente Español

26 février 2003 International, Les radicaux

Lorsque le 26 janvier 2003 s’est constitué le Frente Español (dans le palais des congrès de Madrid), on a remarqué la présence des délégations étrangères suivantes : venu d’Allemagne, le NPD, représenté par Udo Voigt ; venue d’Italie, Forza Nuova, représentée par Roberto Fiore, et venu de France, le Front national, représenté par Dominique Chaboche ; il y avait aussi des délégations portugaise, polonaise et bulgare.

Le slogan du jour était le suivant : « Pour le front espagnol, ensemble, nous y parviendrons ! Espagne, en avant ! (¡Arriba España !). Le Frente Español est une organisation qui fédère les organisations politique suivantes : Falange Española / La Falange, Fuerza Nueva España 2000, les syndicats FNT de Valence et de Valladolid ainsi que d’autres groupes politiques.

Son président, Blas Piñar, qui présente une certaine ressemblance avec Le Pen, a fait un discours enflammé dans lequel il a fustigé la décadence morale de l’Espagne. Il a critiqué le parti au gouvernement (le Parti Populaire, PP), car ce dernier a autorisé la prescription gratuite de la pilule du lendemain. Pour lui, le PP est en train de faire de l’Espagne le premier État homosexuel de la planète. Il a fait allusion au cas d’un fonctionnaire de police homosexuel qui a reçu l’autorisation officielle d’habiter dans la caserne avec son conjoint.

Blas Piñar a une longue histoire dans l’extrême droite espagnole. Dans les années 1980, il dirigeait le parti phalangiste Fuerza Nueva. Et avant cela, il a toujours été une figure emblématique de l’extrême droite espagnole, même dans ses moments les plus difficiles, juste après la mort de Franco, lorsqu’elle avait perdu toute importance dans la vie politique espagnole, et ce pour de nombreuses années. Malgré son grand âge, il maîtrise encore toute la gestuelle politique. L’avenir montrera si son charisme saura dépasser le cercle restreint de ses partisans traditionnels.

Pour obtenir des succès électoraux, il devra également s’adresser à des couches plus larges de la population électorale. Il pourrait susciter une réaction de défiance chez les électeurs d’âge moyen, en leur rappelant le souvenir des pages sombres de la dictature franquiste.

La jeune génération de l’extrême droite politique espagnole est composée, pour partie, de «skinheads» et de supporters de football. Ainsi, le plus grand club de football espagnol, le Real Madrid, a des jeunes supporters qui ont la réputation d’être d’extrême droite. Reste à savoir si le Frente Español peut ou souhaite attirer ce genre d’électorat, qui s’affirme pour une partie d’entre lui comme les tenants d’une culture underground.

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