REFLEXes

Soral en dédicace chez Ratier

Samedi 24 juin, Alain Soral dédicaçait son nouveau livre à la librairie Facta, librairie d’Emmanuel Ratier situé dans le 9ème arrondissement. Si Alain Soral s’est fabriqué depuis plusieurs années une image de provocateur invétéré, choisir la librairie d’un militant d’extrême droite et antisémite notoire pour lieu de dédicace pouvait sembler curieux. Mais en observant de plus près Soral depuis plusieurs mois, on découvre qu’il a multiplié les contacts avec les éléments les plus folkloriques de l’extrême droite française. Il avait ainsi donné une interview à « Rebellion », fanzine national-bolchevik de Toulouse en 2005. Il était ensuite passé à la soupe des identitaires à Montparnasse en janvier 2006. Enfin en juin il est invité sur radio Courtoisie (le 17) et signe l’appel des 25 : appel pour la libération de l’apprenti terroriste et militant néo nazi Michel Lajoye, aux côtés de Fabrice Robert et Richard Roudier du Bloc Identitaire, Gilles Soulas propriétaire de la Librairie Nationale… En choisissant de signer son ouvrage à la librairie Facta, il a choisi de s’allier au fils spirituel d’Henri Coston, l’homme qui voyait des juifs et des francs-maçons partout, Emmanuel Ratier (pour un portrait complet du personnage, voir le pastiche « Méfaits et Documents- » sur le site REFLEXes). L’annonce de la séance de dédicaces fut reprise aussi bien par Novopress qu’Altermedia, preuve que Soral semble avoir de plus en plus de relais et de soutiens chez les fafs, en tout cas au niveau des leaders. Car force est de constater que le public présent ce samedi, mis à part quelques énergumènes repérables à des dizaines de mètres, était composé pour l’essentiel de lecteurs de Soral. Lecteurs qui ont eu tout le loisir de découvrir le genre de livres vendus par Ratier, tant il fallait patienter dans l’escalier amenant au premier étage où se trouvait l’écrivain. Mais visiblement le bobo amateur de Soral ne semblait pas choqué par tous ces livres à la gloire des waffen SS, d’Hitler ou toutes ces curieuses revues parlant de racines identitaires. Parmi les clients de la librairie il y eu même quelques célébrités, puisque qu’on jurerait bien y avoir reconnu Francesco Condemi, membre du Bureau de campagne pour la présidentielle 2007 de Dieudonné (au côté de Ginette Hess-Skandrani, exclue récemment des Verts en raison de ses affinités avec les négationnistes, et collaboratrice régulière de «La Gazette du Golfe et des banlieues», périodique de Serge Thion) et réalisateur du film «Etat de guerre » (film documentaire avec Th. Meyssan, Dieudonné, P.M. Gallois, espèce de «blouguiboulga» conspirationniste). Il était venu sans doute en ami, passer le bonjour à Soral, puisque celui-ci est un proche de Dieudo depuis l’expérience «Euro-palestine» (liste aux européennes de 2004 sur laquelle il devait figurait avec Dieudonné, voir à ce sujet le communiqué de rupture d’Europalestine/CAPJPO « Dieudonné sur une pente très glissante« ). Le même Dieudonné qui s’était déjà illustré au mois de mai en donnant une interview au mensuel d’extrême droite le Choc du Mois. Décidément tout ce petit monde n’est pas très regardant sur ses fréquentations. L’ambiance était malgré tout quelque peu tendue. La faute à une possible descente de la LDJ, qui s’était à nouveau illustrée quelques jours plus tôt en attaquant une réunion publique de l’AFPS au CICP. Soral ayant déjà été la cible d’une agression de leur part lors d’une séance de dédicace en septembre 2004 (à la librairie AU PAYS DE COCAGNE à Paris), on pouvait penser qu’avec la personnalité du maître des lieux en plus, cela leur faisait 2 bonnes raisons de s’offrir une petite visite surprise. Il n’en fut rien. Enfin malgré tout, nous ne sommes pas passés loin du drame quand une dame, embarrassée, demanda à acheter l’encyclopédie politique française (autre publication d’E. Ratier), « celle avec les pseudonymes des juifs ! » et à rencontrer Emmanuel Ratier. Ce dernier, sans doute par timidité, s’éclipsa alors dans l’arrière boutique, et la vieille dame fut toute déçue d’apprendre que son idole n’était, dixit le vendeur : « qu’un collectif d’auteurs ». Posté le 28 juin 2006

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