À la fin de l’année 2000, sur le forum du site internet d’Unité radicale, un militant avait posé la question suivante : «Je voudrais savoir juste une chose: qui est pour ou contre la lutte armée dans le milieu NR ?» À ce message, qui aurait pu être interprété comme une provocation, quelques participants ont tenté d’apporté une réponse, chacun dans son style
(attention cependant : on ne peut garantir de façon certaine «l’authenticité» de ces réponses, puisqu’un forum est ouvert à tous et que n’importe qui peut s’y faire passer pour n’importe quoi ; mais elles nous semblent tout à fait en adéquation avec ce que l’on peut entendre ici ou là dans les milieux d’extrême droite).
La fausse modestie : «Je ne pense pas que le problème soit d’être pour ou contre : elle sera ou non imposée par les événements. Les quelques dizaines ou centaines de militants NR ou nationaliste identitaires ne peuvent avoir la prétention de mener une lutte armée. Ils ne pourront au mieux qu’y contribuer.»
Le donneur de leçon (il se désigne lui-même comme «un vieux con») : «(…) je voudrais faire quelques modestes remarques sur les rapports quasi pathologiques qu’entretient notre milieu avec les armes. (…) Tout le monde veut faire la révolution. Ok. Qui sait se servir d’une arme ? (…) Qui fait l’effort d’apprendre à utiliser une arme ? quasiment personne ! (…) [on me dit] «Ne t’inquiète pas ! On s’entraîne par nous même en forêt…» ou «en montagne…» Ah ouais, et quand ? Et comment ? Et avec quel moniteur? Et tous les combien ? Arrêtons de se palucher! (…) En revanche, à défaut de tireurs confirmés, j’ai vu pas mal d’armes dans nos milieux, toute illégales (on est révolutionnaire ou on ne l’est pas…). De tout et n’importe quoi, acheté à on ne sait trop à qui, ayant fait on ne sait trop quoi, histoire de se donner l’illusion d’être un guerrier. Eh ! kamarad enfouraillé! Tu penserais quoi, toi, d’un gars qui collectionnerait les kimonos des différents arts martiaux mais que l’on ne verrait jamais sur un dojo ou sur un ring ?»
Quelques semaine plus tard, mi-octobre, l’interpellation, dans les Vosges, d’un conseiller municipal FN et de quatre de ses petits amis au cours de laquelle du TNT et des armes automatiques ont été saisies entraînent de nombreuses réactions sur ce même forum.
«(…) quand on a la chance d’avoir réussi à se procurer du matos (et c’est pas si facile que ce que certains croient) il faut en mettre en lieu sûr, nous savons très bien qu’on peut faire l’objet de perquisitions pour des raisons merdiques alors enterrez vos flingues ou mettez les chez quelqu’un de confiance mais qui n’est pas grillé. Les armes c’est pour le combat pas pour faire peur à sa copine !»
«Seule une minorité, aussi déterminée, pourra changer le cours des événements. Cette minorité, peu importe son nombre, doit être constituée de «soldats politiques». Quand je vois certaines déclarations, sur ce forum ou sur d’autres, faire allusion à des actions violentes ou armées, j’ai envie de dire que, d’abord, ce n’est peut-être pas le lieu idéal pour ce genre de propos… ensuite que l’arme principale, ce sont les idées et leurs supports : les brochures, journaux et livres qui combattent le Système. (…) Ceci dit nous savons tous qu’un jour ou l’autre les écrits ne suffiront plus. Il faut bien sûr le gérer et le prévoir. (…) L’idéal, sans entrer dans le détail, me semble être des groupes autonomes de 3 à 5 personnes, ayant au moins un lien avec les grandes structures d’opposition nationale.»
À quoi il a été répondu : «Quant aux petites cellules en attendant le grand soir, aux troïkas interlopes et autres groupuscules activistes (quel est l’inchoatif?), si ça peut permettre de vous donner des frissons…»
Mais ce genre de discussion a-t-il d’autre but ?
Encart :
Les extraits ci-dessous sont tirés des deux premières pages d’un document informatique circulant actuellement dans les milieux boneheads français. Le cours «Explosif 101» compte environ 40 pages et se compose de chapitres sur les produits chimiques et explosifs, les fumigènes, les inflammables et les bombes. L’ensemble est très complet et a visiblement en partie été testé par son auteur.
L’origine du cours n’est pas française étant donné certaines tournures de langue mais plus vraisemblablement francophone. Le Québec par exemple ? Ce qui est sûr, c’est que son auteur est un doux rêveur quand on lit au détour du chapitre sur les éléments nécessaires de façon permanente : «Une cervelle ! C’est sûrement la chose sur laquelle vous devez le plus vous fier ! ». C’est aussi sans doute l’élément qui manque le plus aux militants ayant accès à cette disquette…
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