FN : renforcement local

Proche de Charles Pasqua, dont il fut le compagnon au Rassemblement pour la France (RPF), élu du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais, Alain Bienvenu a rejoint le Front national, avec la promesse d’être en position éligible sur la liste FN à Lille lors des élections en 2007. Il a déclaré au Monde : « J’ai voté Le Pen au premier et au second tour de l’élection présidentielle. Les idées du FN ne m’ont jamais posé de problème, d’autant plus qu’il n’y a pas d’identité gaulliste à l’UMP. » Le FN se frotte les mains : courant après les « souverainistes » de tout acabit, il espère bien voir venir à lui tous ceux qui pensent ne pas pouvoir trouver leur place à l’UMP et qui en ont marre de suivre des losers du type Pasqua ou De Villiers. Le cas de Bienvenu n’est pas isolé, et il pourrait être nombreux à ainsi envisager leur avenir politique au FN, qui apparaît souvent comme le seul refuge valable pour tous ces cadres de la droite extrême… On pense en particulier à Paul-Marie Coûteaux (lui aussi ancien RPF) qu déclara au Point que le FN n’était pas « un mouvement d’extrême droite, mais de la droite gauloise, qui a plus de cohérence qu’on ne le dit ».

Parallèlement, Le FN a retrouvé un groupe au conseil régional de Poitou-Charente Sous la présidence de Jean-Romée Charbonneau, secrétaire départemental de la fédération FN 79 depuis 2000, le Front national fait donc son retour au conseil régional, en raison de l’invalidation du groupe mené par Galvaire, Markowski et Le Nesti, élus FN passés en 1999 au MNR.

À la veille des élections régionales 2004, le parti de Jean-Marie Le Pen (lui-même candidat pour le région PACA, ce qu’il s’était refusé à faire aux élections précédentes, tandis que sa fille Marine se réserverait l’Ile-de-France) voit ainsi ses structures se renforcées un peu partout, et la réforme du mode de scrutin concoctée par l’UMP, prévue à l’origine pour handicaper les candidats FN, pourrait à terme se révéler payante pour l’extrême droite…

Source : Le Monde du 16.01.03 – AFP