REFLEXes

Portrait : Ewald Bela Althans

3 janvier 2007 ... Et les autres

(Article publié en octobre1993 dans le n° 40 de la revue REFLEXes)

Althans

rentre au FAP de Kühnen à l’âge de 13 ans et il est choisi par le NSDAP-AO. Althans a les faveurs d’Otto Ernst Remer, le garde du corps du Führer. Il est grand, blond, homosexuel.

Althans parle l’anglais et le français couramment ainsi que l’espagnol. À l’âge de 18 ans, il est responsable de la section de Hanovre de l’ANSINA puis plus tard, il devient le secrétaire du FAP.
En 1986, lors de la scission du FAP, il rejoint la fraction anti-homosexuelle dirigée par Jürgen Masler, opposée à Kühnen. La différence est d’ordre stratégique. Kühnen ayant élaboré une nouvelle stratégie dans laquelle les frères Strasser reviennent au goût du jour, ce qui est une hérésie pour les orthodoxes dirigés par Masler.
Après avoir quitté le groupe, Althans trouve un nouveau sponsor, Remer. Il voyage alors beaucoup au Canada, aux États-Unis et en Amérique du Sud pour mettre en place son réseau international et créer sa propre organisation, la Deutsche Jugendbildungswerk (DJBW).
Il cultive des rapports plus privilégiés avec Ernst Zundel (révisionniste), avec qui il est en relations d’affaires, et avec la CEDADE. C’est ainsi qu’il participe en tant qu’orateur au meeting du 20 avril 1989 organisé par la CEDADE pour fêter le 100ème anniversaire de la naissance de Hitler ; quand l’ingénieur révisionniste Fred Leuchter écrit son rapport sur les chambres à gaz (payé par Zundel 37 000 dollars), c’est Althans qui est chargé de sa distribution en Allemagne.
La chute du Mur et la réunification de l’Allemagne donnent à Althans l’opportunité de développer ses activités en direction des pays de l’Est.
En avril 1990, il organise un grand meeting à Dresde avec l’Anglais David Irving.
La même année, il organise le Congrès révisionniste de Munich qui réunit le gratin du néo-nazisme avec l’inévitable Irving, Zundel, Otto Remer, Kühnen, Worch, Van Tommingen (Hollande), Anthony Hancock (Angleterre), Manfred Boeder, etc.
Début mars 1992, Althans participe à un meeting du BNP.
Dorénavant fort de ses contacts internationaux, Althans se lance à la conquête du leadership de la scène néo-nazie allemande. En septembre 1992, il crée sa propre entreprise, l’AVÖ, spécialisée dans la vente de matériel révisionniste (vidéo, tee-shirt, etc.). Il déclare avoir un budget de 2 millions de francs par an.
Mais si Althans est bien vu par l’intelligentsia néo-nazie, il n’a que peu de supporters chez les activistes, notamment ceux du mouvement skin qu’il considère comme de la chair à canon.

Enfin, lorsque le journal gay Don et Adonis révèle qu’Althans est très connu dans la scène gay de Munich sous le pseudo de Bernd Adelmann, il ne dément pas ; le journal publie une lettre dans le courrier des lecteurs où Althans affirme : «Je suis nazi et alors ? Mes amis gays continuent à me soutenir parce qu’eux savent où se trouve la vérité.» Cette révélation porte un coup à son image, notamment dans ses relations avec divers groupes allemands et surtout en Angleterre où l’on connaît l’homophobie régnant au sein du BNP.

Peu après cette affaire, Althans met en sommeil ses activités en Allemagne, car son mouvement n’a plus d’activité ni son entreprise d’argent.
Althans quitte l’Allemagne pour voyager à l’étranger, d’une part pour se faire oublier en Allemagne et d’autre part pour établir de nouveaux liens en Union soviétique avec des groupes liés à Pamiat. C’est ainsi qu’en octobre 1992 on l’aperçoit à Moscou et à Kaliningrad.

Dans la lutte de pouvoir que se livrent les différentes factions de l’extrême droite allemande pour le leadership, il est clair qu’Althans s’est mis à dos la fraction des activistes purs et durs. Mais toutefois, ses chances restent entières, son intelligence, sa maîtrise des langues et son habileté à se servir de son téléphone portable et à manipuler les médias lui ouvrent des portes.

Mis en ligne le 3 janvier 2007]

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