REFLEXes

REFLEX étranger : edito et sommaire

26 février 2003 Non classé

Pourvu que les Serbes restent ! Pourvu qu’ils ne partent pas !» Le cri angoissé qui fait suite à la reprise de la Krajina n’a pas été poussé à Belgrade. Ni à Pale. Il vient de la campagne anti-guerre (ARK) de Zagreb, qui a immédiatement compris les futurs intérêts en jeu.

C’est vrai, l’établissement de la République serbe autoproclamée de Knin a été une catastrophe, humanitaire et politique ; la Krajina, avec la Slovénie, a été en 1991 le premier champ d’essai de la «purification ethnique». Sa chute, sur ce plan, est donc une défaite du fascisme grand-serbe. Mais la suite peut être aussi dangereuse. De façon plus «soft», toutes proportions gardées, le régime de Zagreb effectue le même nettoyage.

«Qu’ils ne partent pas !» Si la Krajina devenait «pure croate», les partitions ethniques seraient tout aussi légitimées et le danger aussi grand pour des guerres futures. 30 000 Serbes continuent à vivre à Zagreb, quasiment en état d’apartheid, mais ils résistent, parfois devant les tribunaux, et ils gagnent petit à petit leurs droits de citoyens. Ce droit des nationalités sera le premier garant des libertés démocratiques de l’après-guerre, dans une visée citoyenne. Si rien n’est fait, on ne fera que préparer la prochaine guerre.

Paru dans REFLEXes N°47, oct./nov. 1995

Cet article est libre de droit, mais nous vous demandons de bien vouloir en préciser la source si vous en reprenez les infos : REFLEXes http://reflexes.samizdat.net , contact : reflexes(a)samizdat.net

Vous aimez cet article ? Partagez le !

Les commentaires sont fermés.